Pour les mères des quartiers Saussaie-Floréal-Courtille, à Saint-Denis, la lutte contre la violence se décline aussi autour d’un repas convivial.
Le principal du collège La Courtille est présent aussi et «reste persuadé que c’est un problème d’adultes. Nous avons tous une responsabilité. Et puis la guerre des boutons, ça ne date pas d’aujourd’hui. Sauf qu’aujourd’hui nous avons un empilement de problèmes».
«On a peur, car la rue c’est un tourbillon de violence», lâche cette mère de quatre filles. Elle fait partie du cortège de ces mères de famille du quartier SFC (Saussaie-Floréal-Courtille) à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) qui ont décidé de se mobiliser contre les violences qui déchirent leurs enfants. Après une marche en novembre, elles se sont retrouvées à l’école Paul-Eluard ce samedi autour d’un repas. «Cela signifie que nous sommes une grande famille et que nous allons régler les problèmes avec nos enfants», explique Nassima, l’une des fondatrices du collectif. Elle est fière de l’ampleur qu’a prise cette initiative lancée en novembre dernier par une poignée de mamans.
«Il y a eu une prise de conscience même chez les jeunes», constate-t-elle même si elle sait qu’il faut «juste une petite étincelle pour que le feu reprenne». Parmi les femmes, se sont mêlés quelques hommes : le maire (PCF), Laurent Russier, Stéphane Peu, le député (PCF) et des responsables associatifs. Laurent Russier estime que «la présence des adultes doit être plus importante dans les écoles». Malik Hammache, le directeur de l’espace Jeunesse de Geyter, confie son désarroi : «Nous suivons une quarantaine de jeunes, mais une fois qu’ils sont dehors, on n’a plus de prise sur eux».