Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté dimanche les critiques du projet controversé de son gouvernement visant à expulser des milliers de demandeurs d’asile africains d’Israël vers des pays tiers, arguant que les personnes visées par ces expulsions n’étaient pas de véritables réfugiés.
« Nous ne prenons pas de mesures contre les réfugiés », a déclaré Netanyahu en introduction de la réunion hebdomadaire de son cabinet.
« Nous prenons des mesures contre les immigrants illégaux qui viennent ici pour travailler. Israël continuera d’être un refuge pour les vrais réfugiés et expulsera les clandestins illégaux. »
Le mois dernier, la Knesset a approuvé un amendement à la loi dite des clandestins, ordonnant la fermeture du centre de détention de Holot et la mise en œuvre d’expulsions forcées de migrants et de demandeurs d’asile érythréens et soudanais à partir de mars. Netanyahu a annoncé l’instauration d’accords afin d’envoyer les migrants dans des pays tiers en Afrique, mais a refusé de spécifier quels étaient ces pays. Selon plusieurs sources, il s’agirait de l’Ouganda et du Rwanda.
Cependant, la semaine dernière, les politiciens rwandais et ougandais ont nié que leurs pays accepteraient d’accueillir des demandeurs d’asile expulsés de force d’Israël. (…)
« La nature radicale de ce projet d’expulsions, associée à l’extrême difficulté d’accès au système d’asile israélien, a un impact dévastateur sur la communauté de réfugiés en Israël et trahit les valeurs fondamentales que nous partageons en tant que Juifs », indiquait la lettre envoyée par les responsables de la Ligue Anti-Diffamation et de l’HIAS, principal groupe de défense de l’immigration juive.