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FIGAROVOX/TRIBUNE – Renée Fregosi s’en prend aux discours euphémisants qui masquent, derrière le mot «radicalisation», la réalité conquérante de l’islamisme. Le combat à mener n’est pas seulement militaire, il est aussi sémantique, donc idéologique.

Ces derniers jours, «des détenus radicalisés» ont attaqué des gardiens dans plusieurs prisons françaises. Une fois encore la qualification des faits en «attentats islamistes» peine à être affirmée. Ici, c’est la situation objectivement déplorable des prisons qui permet d’occulter le problème des islamistes incarcérés. Ailleurs aussi, et quelle que soit la gravité des attaques (violentes ou plus insidieuses) on retrouve souvent cette lâche préférence pour l’euphémisme. Comme le terme vague de «terrorisme», celui de «radicalisation» sert paradoxalement à masquer la réalité islamiste. Or derrière cette pusillanimité des mots se joue la définition de la stratégie à adopter face au mouvement politico-religieux conquérant du totalitarisme islamiste.

Le terme-même de «radicalisation» recouvre un ensemble de phénomènes divers impliquant tous un même type de processus de montée à l’extrême à partir d’une position plus modérée dans un même champ sémantique idéologique (de type politique, religieux ou autre). L’attentat politique, qu’il soit à fondement religieux comme le djihadisme ou séculier révolutionnaire, relève donc d’un processus de radicalisation par le passage à l’action violente. Mais dans chaque cas, c’est une idéologie spécifique qui est à l’œuvre. Dans le cas de la radicalisation islamiste, la matrice, le point de départ réside dans la religion musulmane, dans l’islam en général, et les cibles des attentats sont en cohérence avec le fondement religieux d’une part (athées, apostats, Juifs, blasphémateurs, femmes «impudiques», homosexuels…) et avec la stratégie politique d’autre part (agents et symboles de l’État). De la même façon par le passé, le terrorisme de la Fraction armée rouge ou des Brigades rouges puisait sa source à la pensée léniniste, ou celui des Montoneros argentins trouvait son origine dans le péronisme.

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Le Figaro

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