Alors que la grogne des personnels pénitentiaires ne cesse de prendre de l’ampleur, un syndicat de magistrats met en garde contre les possibles répercussions négatives que ce mouvement pourrait entraîner sur le fonctionnement de la justice.
Le syndicat SNM FO assure que les conséquences pourraient être désastreuses et provoquer de graves dysfonctionnements. Selon lui, les comparutions de détenus aux audiences et les débats contradictoires relatifs à la détention provisoire “sont désorganisés par les blocages qui empêchent les extractions“.
“Le ministère n’a pas anticipé la gravité des conséquences juridiques sur les procédures, qui pourraient se traduire par la remise en liberté d’individus dangereux (…) Dans quelques jours, si ce n’est déjà le cas, des détenus risquent d’être remis en liberté, non pas par la faute des magistrats, mais parce que les délais fixés par le code de procédure pénale ne pourront être respectés. ” […]
Les 28.000 surveillants jugent leur profession dangereuse, mal payée et mal considérée alors que les prisons souffrent d’une surpopulation chronique. Selon la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP), il y a environ 4000 agressions physiques par an de surveillants par des détenus.
L’administration pénitentiaire a réclamé ce mercredi des sanctions contre les surveillants qui bloquent les prisons – ils ont un statut spécial qui leur interdit le droit de grève – au dixième jour d’un mouvement massif qui place la ministre de la Justice sous le feu des critiques. Un courrier a été envoyé aux directeurs de prison pour leur demander d’appliquer les sanctions prévues, après l’interruption des négociations mardi entre la Chancellerie et les organisations syndicales.