Un David Thomson “épuisé psychologiquement” se confie dans les colonnes du Figaro ce vendredi 26 novembre. Le journaliste, récompensé en 2017 du prestigieux prix Albert-Londres pour son livre Les Revenants, a quitté la sphère jihadiste qu’il côtoyait au plus près depuis six ans pour alimenter son travail. Il livre à l’hebdomadaire une interview riche d’enseignements sur la discrétion de Françaises et de Français qui rentrent “déçus” de Syrie mais toujours “fidèles au courant jihadiste de l’islam sunnite”.
“Durant mon travail en France, j’ai rencontré des djihadistes qui sont chauffeurs de taxi, agents de sécurité et même auxiliaires de police au guichet d’un commissariat”, décrit ainsi David Thomson. Pour nourrir d’informations ses deux ouvrages – Les Français jihadistes (éd. Seuil 2014) et Les Revenants (Seuil, 2017) -, l’auteur a procédé à l’interview de quelque “40 personnages”. Il confie être aujourd’hui en contact “avec un revenant”, l'”un des seuls”, de son aveu, à “donner le sentiment d’avoir sincèrement rompu avec cette idéologie”.
David Thomson connaissait “une partie des assaillants” des attentats de 2015 en France. Il précise avoir aujourd’hui “moins de contacts avec cet univers”. Le journaliste vit désormais aux États-Unis, loin de la protection policière qui s’imposait à lui en France, du fait des menaces de mort qui entravaient son quotidien.