Ventes d’œuvres à la sauvette, portraits de jeunes des Halles, immersion avec des cow-boys afro-américains… A 39 ans, Mohamed Bourouissa, né à Blida (Algérie),cet artiste contemporain adoubé sur la scène internationale bénéficie de sa première exposition au Musée d’art moderne de la Ville de Paris.
Casquette et jogging noirs, Mohamed Bourouissa, 39 ans, balance ses répliques avec franc-parler, un peu de provocation, mais beaucoup de nuances. A partir du 26 janvier, l’artiste franco-algérien présente au Musée d’art moderne de la Ville de Paris son film Horse Day, réalisé dans les écuries d’un quartier défavorisé de Philadelphie, ainsi que des dessins, aquarelles et installations liés à ce film.
Entamé en 2014, ce projet a déjà fait le tour du monde : Stedelijk Museum d’ Amsterdam, Fondation Barnes à Philadelphie, Haus der Kunst à Munich. Cette exposition personnelle à Paris arrive tardivement. « A un moment donné, je me sentais blessé, mais bon, c’est le lot de beaucoup d’artistes d’être reconnus à l’étranger avant de travailler en France », soupire Mohamed Bourouissa dans son grand atelier d’Asnières-sur-Seine. Avant de dégainer : « Quand on est d’origine maghrébine, et qu’on traite de problèmes comme la banlieue, le chômage, la prison, peut-être que ça ne passe pas… »
Après des débuts dans le graffiti, son brevet technique de dessinateur en poche, et un passage par la fac à Paris-I, les Arts déco puis au Fresnoy, il se fait remarquer du monde de l’art lors de l’exposition « Dynasty », qui présente les œuvres de quarante jeunes artistes au Palais de Tokyo et au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Désormais, il sera suivi de près par de grands collectionneurs comme François Pinault et Bernard Arnault. […]