Alix est une série de bande dessinée née dans le journal de Tintin en 1948, écrite et dessinée par Jacques Martin, publiée par les éditions Casterman dont les intrigues se déroulent à l’époque de Jules César. Alix, le héros de la série, jeune esclave d’origine gauloise devient le fils adoptif d’un riche romain, Honorus Galla. Ami de César, il est caractérisé par son courage exemplaire et le tiraillement entre son origine gauloise et son adoption romaine.
Le Festival d’Angoulême célèbre Alix
Héros légendaire qui a fait les beaux jours du journal Tintin pendant près de 40 ans, Alix reste un symbole de la bande dessinée franco-belge. Son créateur, Jacques Martin, a participé activement à la vie des Studios Hergé et à la réalisation de nombreux albums de Tintin, tout en creusant un sillon singulier avec Alix, véritable saga historique ancrée dans l’Antiquité romaine.
L’exposition qui lui rend hommage constitue la première grande rétrospective consacrée à l’art de Jacques Martin, et plus précisément aux années 1948-1988, pendant lesquelles l’auteur dessine et écrit seul la série.
En huit étapes, à travers plus de 150 planches originales et documents rares, le visiteur découvrira les débuts du dessinateur et son entrée aux Studios Hergé, avant d’aborder la dimension esthétique de son œuvre, et notamment le perspectivisme, qui lui a permis de renouveler la narration graphique en bande dessinée.
La figure d’Alix occupera bien sûr une place centrale dans l’exposition. Ce héros paradoxal, souvent frustré dans ses aspirations à défendre la justice, doit négocier avec un monde antique à la fois violent et raffiné, qui reflète aussi les tensions politiques et culturelles contemporaines de l’auteur (guerre froide, décolonisation, révoltes de la jeunesse…).
En décryptant le regard nouveau qu’il porte sur l’Antiquité et son rapport à l’Histoire, l’exposition montrera également comment Jacques Martin a su réinventer la période et les civilisations qu’il décrit (romaine, grecque et gauloise, en particulier), entre rigueur historique et fantasme artistique. Loin de l’image parfois trop lisse qu’on a pu lui assigner, la série verra ses aspérités mises en lumière – par exemple sa mise en scène du corps, entre fascination plastique et sexualisation progressive, ou encore l’inquiétante étrangeté, mêlée de fantastique et de « science-fiction à rebours », dans laquelle baignent certains titres de la série.
Enfin, un espace sera dédié aux débuts de Guy Lefranc, le « cousin » contemporain d’Alix, dont Jacques Martin a dessiné les trois premières aventures en même temps que celles du jeune Gallo-Romain. La scénographie de l’exposition proposera à tous les publics une visite ludique, à la découverte d’un monde à la fois proche et lointain, fascinant et déconcertant, où les héros échouent souvent, où les méchants ont aussi leurs raisons, et où toutes les civilisations brillent d’un éclat qui leur est propre.
L’Histoire propose de revenir sur les 70 ans d’Alix avec son numéro spécial « Les mondes d’Alix »
2018 est, dans le monde de la bande dessinée, l’année Alix.
C’est en effet il y a 70 ans, en 1948, que Jacques Martin imagina le personnage du jeune Gaulois ami de César. Il est aujourd’hui le héros de 36 albums, vendus à 12 millions d’exemplaires et traduits dans 15 langues.
Cet anniversaire offre une belle occasion de faire dialoguer la bande dessinée et quelques-uns des meilleurs spécialistes de l’Antiquité romaine.
Découvrez dans ce hors-série une approche renouvelée de l’histoire de l’Antiquité