Les paroles du rap prennent un tour de plus en plus vulgaire et misogyne, mais le public se fait, lui, de plus en plus féminin. Enquête sur une contradiction.
« Ferme un peu ta gueule, va m’faire un steak-frites » (Booba, Killer ), « Je mets des doigts dans la chatte de mes trois pétasses » (Hamza, la Sauce ), « Pas montée qu’elle est déjà mouillée » (SCH, Champs-Elysées )… La liste est longue. En dix ans, les paroles de rap sont devenues très crues. Pourtant, le genre est non seulement le plus vendeur en France, le plus apprécié chez les jeunes, mais aussi très prisé par les jeunes filles. Il suffit d’aller faire un tour aux concerts de Damso, sensation du moment, ou de Booba, pour s’en rendre compte. Etonnant si on se penche sur certains textes où ces demoiselles se retrouvent souvent réduites à l’état d’objets sexuels, humiliées quand ce n’est pas violentées à longueur de rime. (…)