Des roms présentent un reçu de livraison de pizza pour attester de leur présence depuis plus de 48 heures dans le pavillon. C’est ce qui les protège d’une expulsion immédiate.
« C’est ma maison. Enfin, ça l’était. » D’un air désabusé, Youcef désigne un pavillon dans le quartier de la Lutèce, à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise). Depuis début décembre, les lieux sont squattés par seize Roms. La maison n’étant plus occupée depuis plusieurs années, ils en ont profité pour se l’approprier. « J’ai reçu un appel de la police début décembre, indique-t-il. Ils m’ont dit : il y a un groupe de personnes qui occupe votre maison, est-ce que c’est vous qui les avez fait rentrer ? » Le propriétaire est invité à venir porter plainte au plus vite, afin que les forces de l’ordre puissent agir. […] Ce jour-là, il comprend que la police ne peut plus rien contre ses squatteurs, car ils occupent les lieux depuis plus de 48 heures. « Je suis passé les voir pour leur dire de dégager, et là ils m’ont montré un reçu de livraison de pizzas daté du 28 novembre », poursuit-il. […]
Une attestation fournie par un militant des droits de l’Homme […] Contacté par téléphone, ce dernier indique fournir très régulièrement ce type de témoignage. « Ces gens sont entrés illégalement dans une propriété privée mais c’est à la justice de les en déloger », indique-t-il. Se revendiquant militant des droits de l’homme, il estime que son témoignage ne constitue pas une incitation pour les squatteurs. « Que je sois là ou pas, c’est la même chose. Ils n’ont pas besoin de moi pour rentrer dans les logements, assure-t-il. Il regrette que parfois des voisins les délogent par la violence . « A Sarcelles, il y en a un qui les menaces tous les jours avec un fusil, vous trouvez ça normal ? », s’indigne-t-il. […]