La fermeture de la mosquée As Sounna à Marseille a été confirmée, mercredi, par le Conseil d’Etat. Dans les Bouches-du-Rhône, 25 % des fidèles réguliers fréquenteraient un lieu de culte salafiste.
Cinq fidèles partis faire le « djihad » en zone irako-syrienne ; des prêches appelant à la haine et à la violence contre les chrétiens, les juifs, les chiites, les personnes adultères ; un islamisme radical favorisant l’essor d’un communautarisme… Le Conseil d’Etat a entériné, mercredi 31 janvier, la fermeture provisoire de la mosquée salafiste marseillaise As Sounna.
L’association des musulmans du boulevard National, qui gère ce lieu de culte où se rassemblaient près de 800 fidèles le vendredi, s’opposait à la décision du préfet de police des Bouches-du-Rhône qui a signé, le 11 décembre 2017, un arrêté de fermeture pour six mois. Depuis une dizaine d’années, les prêches de son imam-président, El Hadi Doudi, considéré comme une sommité du salafisme en France et adoubé par le théologien saoudien Rabi Ibn Hadi Umayr Al-Madkhali, étaient dans le collimateur des autorités.
Pour étayer la procédure soumise aux juges administratifs, le préfet de police a versé une note anonyme des services de renseignement. Le document révèle que, dans les Bouches-du-Rhône, «25 % des fidèles se rendant régulièrement à la prière du vendredi fréquentent un lieu de culte salafiste, contre 5,5 % au niveau national» . Les autorités dénombrent «vingt-quatre mosquées salafistes dans le département dont quinze à Marseille» sur les quelque 80 lieux de culte musulman de la ville.
Unique raison, selon la préfecture de police, à cette surreprésentation d’un islam radical : «En un peu plus d’une quinzaine d’années, le prosélytisme patient et continu d’El Hadi Doudi a conduit à la diffusion du message salafiste à un quart des fidèles.» […]