C’est une enquête de «10 vor 10» de la TV alémanique qui l’a révélé jeudi: les parents du jihadiste biennois Majd N. ont sans doute joué un rôle important dans sa radicalisation. Dans un long document écrit, la mère glorifie son fils, présenté comme un martyr.
Evaporés du pays
Les parents de Majd N. ont apparemment quitté la Suisse en 2015. Cette année-là, ils avaient été convoqués par la police en tant que témoins dans la poursuite pénale engagée contre leur fils, mais ils n’avaient pas répondu à la convocation. Dans son livre, la mère décrit la Suisse comme un environnement hostile, y compris au sein de la communauté musulmane. Elle reconnaît avoir voulu, par son éducation, faire de son fils un jihadiste.
Enfance difficile
La radicalisation du jeune homme a pris racine dans le chef-lieu du Seeland. Dans «Le Temps», un ancien élève du gymnase le décrit comme un gars sympa, bon élève et passionné par les échecs et le karaté. Une année redoublée «injustement» l’aurait fait basculer. Arrivé à Bienne en 2008, il aurait eu des relations difficiles avec son père, qui le battait. Il aurait été abattu en 2015 par ses anciens complices de l’EI. Depuis, Berne a suspendu la procédure à son encontre.
Radicalisé, Majd N. avait quitté la Suisse en 2011 pour faire le jihad (lire ci-contre). Agé de 19 ans, ce fils de réfugiés palestiniens s’était d’abord rendu en Somalie pour rejoindre la milice Shebab. Arrêté en 2012 au Kenya, remarqué ensuite en Syrie aux côtés de l’Etat islamique, il passe désormais pour mort. (…)