Dans une ville chinoise, les changements économiques et la xénophobie ont provoqué l’exode des migrants africains.
Depuis au moins 20 ans, des négociateurs et commerçants de toute l’Afrique affluent dans les environs du village de Dengfeng, un centre commercial de la ville qui regorge de magasins d’usine qui vendent tous les produits imaginables fabriqués en Chine.
À son apogée, il y a une dizaine d’années, des dizaines de milliers d’Africains vivaient ici, espérant rapatrier une part du miracle économique qui a fait de la Chine la deuxième plus grande économie du monde. La rue Baohan, l’artère principale de Little Africa, bourdonnait de marchands maliens et de sapeurs congolais vêtus de façon décontractée. “Vous vous sentiriez en Afrique”, se souvient Moustapha Dieng, le chef de la communauté sénégalaise de Guangzhou.
Ces dernières années, la vie de Little Africa a commencé à changer alors que les autorités chinoises durcissaient les règles en matière de visas et les contrôles sur l’immigration illégale et sévissaient contre les clandestins en raison de la montée de la xénophobie.
Aujourd’hui, un drapeau chinois et des troupes munis des armes automatiques veillent sur la place principale récemment ré-urbanisée de la communauté.
Dieng, arrivé en 2003, a déclaré que le nombre de résidents sénégalais permanents avait diminué de moitié au cours de la dernière décennie pour atteindre environ 150 aujourd’hui. Les communautés maliennes et congolaises ont connu des baisses similaires. “Avant c’était Africa City. Maintenant c’est Africa Village », a-t-il plaisanté.
Selon des statistiques officielles, en 2009, environ 20.000 Africains habitaient dans la ville, mais leur nombre réel, compte tenu des immigrés clandestins et des gens dépassant la durée de séjour autorisée, était plus élevé d’après certaines estimations.
D’après le bureau, on compte actuellement 15.000 Africains résidant dans la ville. L’Egypte, le Mali et la République démocratique du Congo sont les principales sources d’expatriés africains.