Les rats seraient près de 3,7 millions (1,65 rat par habitant) dans la capitale et leur nombre est loin de décroître. Depuis plusieurs années, ces rongeurs sont souvent observés dans les parcs parisiens. La mairie mène une campagne contre eux. Mais la lutte est difficile.
Est-ce un “rat de marée” ? Il n’est plus rare de tomber nez à museau avec un rongeur dans les jardins de Paris. Au square Gaston-Baty (15e arrondissement), un panneau donne le ton, sur la grille d’entrée : “Laisser ses déchets à terre et les rongeurs prolifèrent”. Les trous de terriers constellent le sol, le long des murets. Un rat explore un emballage en papier, tandis qu’un autre traverse les allées à toute allure, avant de filer dans les buissons. Franceinfo a également constaté la présence de rats au square Emile-Chautemps (3e), mais les exemples pourraient se multiplier dans toute la ville. Quoi qu’en disent les studios Disney, le menu de Ratatouille est en réalité concocté par les Parisiens distraits.
Le rattus norvegicus (ou surmulot) mesure entre 19 et 27 cm, pour environ 300 g. Sa présence est dénoncée depuis plusieurs années dans la capitale. […]
“Tant qu’ils ne sortent pas des égouts, les rats ne posent pas de problème“, estime le spécialiste. Les rats peuvent accéder à la surface par les avaloirs, mais selon lui, le principal point noir réside dans les interstices des colonnes descendantes des eaux usées d’immeubles, parfois très abîmées. “Paris a beaucoup de très vieux immeubles, résume l’expert en dératisation. Il faut engager un travail de réfection de ces colonnes ou opter pour la bétonnisation des sols de cave.” A Zurich (Suisse), en pointe dans ce domaine, la ville peut même obliger les particuliers à faire contrôler ces canalisations et à les faire réparer si nécessaire. […]
Les rats plébiscitent les jardins car ils y trouvent de l’eau, de la nourriture et de la terre facile à creuser. Mais pourquoi sont-ils aujourd’hui plus nombreux en surface ? “Les Parisiens ont changé leurs habitudes. Ils mangent davantage de sandwichs, par exemple“, estime Jean-Michel Michaux, ce qui laisse davantage de restes aux rongeurs. Par ailleurs, les poubelles renforcées ont laissé place aux sacs plastique, dans le cadre du plan Vigipirate : les rats les rongent parfois pour accéder aux déchets. […]
“L’hiver est plutôt une période calme avec les rats, car les gens se nourrissent moins dans les parcs, résume Georges Salines, chef du bureau de la Santé environnementale et de l’hygiène à la mairie de Paris, davantage préoccupé par les souris domestiques ces temps-ci. Ce problème doit être géré, mais ce n’est pas non plus le problème de santé publique numéro un.”