Les fusillades, les attaques à la grenade et la guerre des gangs ont fait de grandes zones urbaines des zones interdites, des “no-go zones”.
La violence armée est à la hausse, avec des fusillades quotidiennes et sans égard pour les habitants. Au cours des neuf dernières années, les meurtres impliquant des armes à feu ont presque doublé. Selon la police suédoise, les attaques à la grenade (qui étaient pratiquement inconnues jusqu’à il y a quelques années) sont sans équivalent dans les pays qui ne sont pas en guerre.
Pourtant, il est toujours difficile pour les autorités suédoises d’être honnêtes sur ce qui se passe. Il est de notoriété publique que les membres de gangs sont principalement des immigrés de première et deuxième génération, et les problèmes sont endémiques dans ce que la police appelle des «zones vulnérables». Ainsi, les guerres de gangs sont un rappel constant des politiques migratoires et d’intégration ratées de la Suède. C’est un problème pour le gouvernement (et même l’opposition) dans un pays qui se targue d’être une «superpuissance humanitaire». Et pourtant, les politiciens, au sein du gouvernement et de l’opposition, semblent particulièrement préoccupés par le fait que la violence dans les banlieues immigrées constitue une menace pour l’image de la Suède.
Les ambulanciers et les pompiers ne sont pas les seuls à devoir prendre des précautions avant d’entrer dans des «zones vulnérables». La banlieue de Tensta, à Stockholm, disposait d’un parking gratuit pendant des mois, après que la zone ait été jugée trop dangereuse pour les gardiens de parkin. Le service postal suédois n’a pas livré de colis depuis un certain temps dans un quartier du centre de Malmö où sévit le crime. Un certain nombre de bibliothèques publiques ont dû réduire leurs heures d’ouverture ou même fermer temporairement en réponse du harcèlement de bandes de jeunes.
Les hésitations du Premier ministre suédois montrent ce qui se passe lorsque vous n’arrivez pas à intégrer les immigrés et que vous tolérez la création d’une société distincte au sein d’une société : la police est incapable de protéger ou de rassembler ces nouvelles communautés pleines de gens qui ne parlent pas la même langue . Les représentants de l’Etat suédois – paramédicaux, travailleurs sociaux et même bibliothécaires – sont confrontés à des agressions constantes.
Cela a conduit la police suédoise à une crise d’identité. Ses officiers ont été la cible d’un certain nombre d’attaques, dont les dernières ont été perpétrées contre la police dans le sud de la Suède. Dan Eliasson, chef sortant de la police nationale, se plaint que les enquêtes sont difficiles parce que personne ne parle à la police. Le type de contrat social entre l’Etat et la société qui conduit les citoyens à aider les autorités ne fonctionne pas dans les parties de la Suède où la police est considérée comme l’ennemi.