C’est un dossier sensible surveillé par l’Élysée, Matignon, la Place Beauvau, et qui pourrait contrarier la majorité à l’Assemblée, la semaine prochaine.
Car si ce n’est pas une fronde, ça y ressemble sérieusement. Dix députés LREM ont décidé d’aller contre l’avis de leur groupe, en décidant de présenter, la semaine prochaine, des amendements visant à adoucir une proposition de loi sur le placement en rétention des demandeurs d’asile relevant d’un autre pays européen.
Ces députés, emmenés par l’élue du Bas-Rhin Martine Wonner, veulent ainsi revenir au texte voté à l’Assemblée nationale en décembre dernier. Pas question, pour ce “groupe des dix”, d’adopter celui du Sénat, jugé trop sécuritaire. D’après nos informations, l’initiative de Martine Wonner est notamment soutenue par Jean-Michel Clément et Brigitte Bourguignon, la présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée. Une élue qui a créé à la fin de l’année dernière un “pôle social”, une sensibilité de gauche au sein du groupe LREM.
Les dix députés considèrent que l’arsenal juridique est suffisant pour assurer la sécurité des Français, et que le texte discuté actuellement au Parlement permettra, dans la version votée par l’Assemblée nationale, d’examiner les demandes d’asile sans placer en rétention les personnes en situation régulière.
Autre soutien : la députée de la Manche, Sonia Krimi, qui s’était fait connaître à la fin de l’année dernière pour avoir dit que “Les centres de rétention sont devenus des centres de détention” :