Alors que les pistes de travail d’Emmanuel Macron sur la réforme de l’islam de France se précisent, Valérie Pécresse se dit insatisfaite: “depuis le début, je critique Emmanuel Macron sur son regard sur le communautarisme et je dis qu’il fait preuve d’angélisme“, rappelle-t-elle sur BFM Politique ce dimanche.
“Ce matin, en lisant les pistes d’Emmanuel Macron, j’ai été frustrée: à aucun moment il dit que la loi de la République est première par rapport à la loi religieuse. Ce qu’on a demandé aux catholiques et aux juifs de France il y a plus d’un siècle, on doit aussi le demander aux musulmans de France “.
La présidente LR de la région Ile-de-France estime que le chef de l’Etat doit aller beaucoup plus loin dans la réaffirmation des lois de la République”. “Il faut aborder le sujet sans naïveté ni angélisme“, ajoute Valérie Pécresse.
Emmanuel Macron l’avait annoncé lors de ses voeux aux autorités religieuses, en janvier: il souhaite réformer l’organisation de l’islam de France. Un chantier important pour le président, qui souhaite en “poser les jalons durant ce premier semestre 2018“, assure-t-il dans un entretien au Journal du dimanche. Il consulte des intellectuels et des représentants de toutes les religions.
“Ma méthode pour progresser sur ce sujet, c’est d’avancer touche par touche“, déclare le chef de l’Etat à l’hebdomadaire. “Je ne dévoilerai une proposition que quand le travail sera abouti“, ajoute-t-il.
“Je vois des intellectuels et des universitaires, comme Gilles Kepel, des représentants de toutes religions car je considère que nous devons nous inspirer fortement de notre histoire, de l’histoire des catholiques et de celle des protestants“, détaille Emmanuel Macron, citant “Youssef Seddik, comme d’autres intellectuels et toutes sortes d’acteurs, tels que l’Institut Montaigne, qui ont pris des initiatives sur cette question“.
Le président ajoute que son objectif est de “retrouver ce qui est le cœur de la laïcité, la possibilité de pouvoir croire comme de ne pas croire, afin de préserver la cohésion nationale et la possibilité d’avoir des consciences libres“. […]
Il estime qu’il y a un risque à “brandir des objets connotés” ou à “faire des raccourcis en plongeant tout le monde dans un même sac“. “Il y a une question qui est celle de l’organisation. Mais il y a une autre question, qui est celle du rapport entre l’islam et la République“, relève Emmanuel Macron.