Un festival intitulé « Escale en Israël », à Lille, a été annulé par les étudiants qui l’organisaient dans le cadre d’un projet universitaire. Des militants pro-palestiniens sont venus manifester lors du premier atelier culturel, a-t-on appris, jeudi, auprès des associations.
Ateliers de découverte de la culture israélienne
A l’appel de l’association France Palestine Solidarité Nord-Pas-de-Calais (AFPS) et de professeurs de l’université de Lille 1, quelques dizaines de personnes ont perturbé la tenue d’une exposition photos et de cours d’hébreu à la Maison des étudiants, mercredi soir, sur le campus à Villeneuve d’Ascq.
Organisé par une association composée d’une quinzaine d’étudiants de l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Lille, rattaché à l’université Lille 1, le festival devait proposer, pendant quatre jours, des ateliers de découverte de la culture israélienne, notamment de cuisine et de musique.
« Les manifestants nous ont dit qu’ils allaient venir manifester à toutes nos activités. Donc on a décidé d’arrêter. On ne veut pas créer plus de polémique sur cela », a expliqué à l’AFP Gaëlle Robin, étudiante chargée des relations presse au sein de l’association. « On était neutre, on a bien dit qu’il n’y avait rien de politique ni religieux […] Notre projet a été validé » par l’établissement, a-t-elle ajouté.
« sous couvert d’ouverture culturelle, fait l’apologie de cet Etat »
Mercredi, une lettre signée de deux professeurs a été envoyée au président de l’université, pour demander l’annulation du festival. « Monsieur le président, autoriser une manifestation qui, sous couvert d’ouverture culturelle, fait l’apologie de cet Etat [Israël] nous choque profondément », écrivent Moussa Nait Abdelaziz et Abdellatif Imad. « Aurions-nous accepté d’organiser une manifestation édulcorée sur l’Afrique du Sud, au temps de l’Apartheid et de Mandela en prison ? » poursuivent-ils.
Selon l’AFPS, la démarche des étudiants « met en valeur l’État d’apartheid israélien en prétendant se placer sur le terrain culturel en occultant les crimes commis régulièrement par cet Etat colonial à Jérusalem, en Cisjordanie, à Gaza ».
Contactés par l’AFP, l’IAE n’a pas souhaité s’exprimer et l’université de Lille n’a pas donné suite..