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MàJ 17/02/2018

Parmi les nombreuses réactions à l’article sur les réseaux sociaux, le fil twitter d’un internaute passe au crible les sources de l’article.


La source dont Numerama fait dire ce qu’elle ne dit pas sur Prague


15/02/2018

L’absence de personnes non-blanches dans le jeu de rôle Kingdom Come Deliverance a engendré une vive polémique. Daniel Vávra, le directeur créatif, n’a pas hésité à invoquer des raisons historiques pour justifier son choix. Quitte à manipuler l’Histoire ?

Tout avait pourtant bien commencé

Au départ, c’était une jolie success story dans le monde du financement participatif. Ne trouvant pas d’éditeur pour son projet de jeu de rôle médiéval, le studio Warhorse tente sa chance sur Kickstarter en janvier 2014. L’argumentaire est simple : les développeurs veulent placer la rigueur historique au cœur de leur processus créatif. Le soutien du public ne se fait pas attendre : plus d’1,3 million d’euros sont réunis durant la campagne. Fort de ce succès, Warhorse parvient à convaincre des investisseurs de la solidité du projet et signe un accord avec l’éditeur Deep Silver en 2016, qui distribuera les versions physiques du jeu sur consoles et PC.

Après plusieurs années de travail, les équipes de Warhorse sortent la version finale de Kingdom Come Deliverance le 13 février 2018. L’événement fait resurgir une polémique datant d’il y a deux ans, dont peu de médias francophones se sont fait l’écho. (…)

Une idéologie sous couvert de réalité historique

Pour bien comprendre à qui l’on a affaire, il est nécessaire de dresser un portrait rapide du fondateur : Daniel Vávra, directeur créatif de Kingdom Come Deliverance est un fervent défenseur du GamerGate. Ce mouvement réactionnaire a été lancé en 2014 afin, entre autres, de lutter contre la politisation grandissante des jeux vidéo et plus généralement, pour allier des joueurs dans la lutte contre la représentation de toutes les minorités et l’inclusion, notamment des femmes, dans le jeu vidéo. La couverture du GamerGate, devenue une rengaine, disait que ces joueurs luttaient contre la corruption des journalistes dans le jeu vidéo. Ce mouvement n’est pas étranger au renforcement de l’extrême droite américaine et des médias associés (Breitbart en tête).

Le blogueur spécialiste d’Histoire médiévale Medievalpoc estime que l’absence de personnages de couleur dans Kingdom Come est avant tout un choix des développeurs, car la vérité historique n’est pas aussi claire que ce que laisse entendre Vávra. Ainsi, appuyé par de nombreuses sources picturales et littéraires, le blogueur déconstruit point par point les fondements supposément historiques à l’absence d’individus noirs dans le jeu. Victime de cyberharcèlement depuis cet article, Medievalpoc reçoit encore régulièrement des menaces de mort à cause de ses déclarations — ce qui donne un tableau peu reluisant de la communauté derrière le titre de Warhorse.

Contactée par nos soins, l’historienne Marie-Anne Cleden s’est penchée sur la présence de populations non-blanches dans la Bohème de 1402. D’après ses recherches, il s’avère que des Roms vivaient aussi sur ce territoire. Dénes Harai, spécialiste de l’Europe Centrale à l’université de Pau, nous a par ailleurs confirmé la présence de Tziganes. Enfin, d’après nos propres recherches, il était tout à fait possible, bien que rare, de croiser une personne noire ou un marchand d’esclaves arabe entre Sázava et Rataje nad Sázavou, à l’aube du XVe siècle. Ne pas représenter ces populations est donc un choix qui n’est en aucun cas fondé sur un consensus historique, comme le prétend pourtant Daniel Vávra. (…)

(Merci à brnobro)

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