C’est l’un des coups les plus durs portés par l’armée française à l’organisation jihadiste Ansar Dine depuis des années. Mercredi, les soldats de «Barkhane» et les forces spéciales de l’opération «Sabre» ont frappé «trois objectifs simultanés», dont «deux objectifs statiques de type campement» entre les villes maliennes de Boughessa et Tinzaouatène, en plein désert, à quelques encablures de la frontière algérienne. Un «engagement au sol» a suivi les bombardements, a précisé le porte-parole de l’état-major français des armées, le colonel Patrick Steiger. «Une dizaine de jihadistes ont été tués et 14 ont été appréhendés», détaille une source sécuritaire malienne.
Ansar Dine est un groupe jihadiste malien dirigé par le leader touareg Iyad Ag Ghali. Depuis mars 2017, cet ancien rebelle radicalisé a pris la tête du Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin (JNIM, «Groupe de soutien de l’islam et des musulmans»), une coalition de mouvements armés sahéliens opérant sous la bannière d’Al-Qaeda et devenue l’organisation la plus meurtrière de la région. «Tinzaouatène est connu comme étant la zone d’Iyad Ag Ghali, la France lui envoie un message très clair, explique Yvan Guichaoua, chercheur à l’université de Kent. Frapper aussi près de la frontière, alors que les relations de confiance entre Paris et Alger sont compliquées, représente sans doute un risque politique. Mais les autorités françaises ont dû estimer qu’il s’agissait d’une cible prioritaire.» (…)