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Avec vingt réfugiés accueillis en 2017, l’archipel confirme son statut de terre réticente en matière d’asile.

L’année dernière, 19 628 personnes ont déposé une demande d’asile au Japon pour un résultat très mitigé : seulement 20 d’entre eux ont obtenu une réponse positive, a annoncé mardi le ministère de la Justice. Selon Reuters, ces heureux élus viennent principalement d’Afghanistan, d’Egypte ou de Syrie. En 2016, le Japon avait validé 28 demandes sur les 10 901 reçues – une hausse de 44% par rapport à l’année précédente.

Fin décembre, le gouvernement japonais annonçait vouloir limiter les permis de travail pour les demandeurs d’asile à partir de 2018. En effet, jusqu’à présent, les demandeurs d’asile étaient encore autorisés à travailler durant l’examen de leur dossier. De peur que certains n’abusent de ce système, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Plus aucun demandeur d’asile ne sera autorisé à travailler au Japon. Selon l’Office national de l’immigration, si les chiffres officiels de demandes d’asile augmentent autant, c’est parce qu’il y a des «faux réfugiés» parmi les candidats : des personnes qui introduisent des demandes pour chercher un travail au sein de la troisième puissance mondiale et non parce qu’ils craignent d’être persécutés dans leur propre pays.

Tout en finançant des programmes humanitaires internationaux pour les réfugiés, la politique nippone vis-à-vis des demandeurs d’asile se durcit… selon les circonstances. Avec la perspective des Jeux olympiques d’été de Tokyo 2020, la législation s’assouplit depuis quatre ans pour répondre en priorité à une pénurie de personnel dans des secteurs peu rémunérés ou peu qualifiés, comme le secteur de la construction ou celui des services d’aide à la personne. Le gouvernement ouvre régulièrement ses portes à des infirmiers ou à des aides-soignants étrangers pour des emplois limités dans le temps et sans qu’ils puissent faire venir leur famille. Il a également inauguré dans le même temps des programmes étudiants et de stage à travers tout le pays. Cette succession d’assouplissements et de durcissement successifs dans la politique d’accueil nippone reste cohérente avec son histoire récente.

Libération

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