C’est un horaire d’avion capital. Et qui risque de mettre en difficulté le théologien suisse Tariq Ramadan, mis en examen pour deux viols le 2 février. A quelle heure est-il vraiment arrivé le 9 octobre 2009 à Lyon, date à laquelle aurait eu lieu le deuxième viol ? En milieu de journée et non pas en fin d’après-midi, selon des documents consultés par Libération et publiés, vendredi après-midi, par le site d’informations Muslim Post. Tariq Ramadan a pris un vol, en provenance de Madrid, sur la compagnie Iberia dont l’arrivée était prévue à 11h15. Contacté par Libération, l’avocat du théologien, Me Yassine Bouzrou, affirme qu’il n’y a «aucun élément à ce sujet dans le dossier d’instruction».
Le vol en provenance de Madrid remet en cause l’emploi du temps fourni par le théologien. En se fondant sur une réservation d’avion, celui-ci affirme n’être arrivé à l’aéroport de Lyon qu’en fin d’après-midi, à 18h35, venant de Londres. Un timing qui fragilisait le témoignage de «Christelle», la deuxième femme à avoir porté plainte, fin octobre, contre Tariq Ramadan. Celle-ci affirmait que les faits reprochés au théologien (mais qu’il nie) avaient eu lieu deux ou trois heures avant la conférence qu’il tenait le soir même à Lyon. Organisé par l’UJM (Union des jeunes musulmans), une association qui a beaucoup participé à la notoriété de l’intellectuel suisse, elle devait débuter à 20h30. Toutefois, elle a commencé plus tardivement. Dans un témoignage publié par Libération, le leader musulman local Abdelaziz Chaambi se montre formel : Tariq Ramadan n’est arrivé ce soir-là qu’aux alentours de 21 heures.
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