Le franco-turc, Ahmet Ogras, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), rappelle que les musulmans sont les premières victimes de l’islam radical, à court terme (victimes des attentats) et à long terme (“effet d’amalgame”).
« Nous combattons tous les jours ce virus (l’islam radical), mais nos actions ne sont pas assez relayées par les médias ni assez valorisées par les » politiques.
Cela peut paraître surprenant, mais les radicaux ont quitté depuis longtemps les rangs des mosquées, qu’ils trouvent justement… pas assez radicales. Ces musulmans-là nous échappent, il faut le reconnaître.
La communauté musulmane est souvent accusée de ne pas se mobiliser suffisamment contre l’islam radical. Que répondez-vous ?
Je me permets de vous rappeler que nous sommes les premières victimes de l’islam radical ! Cela peut surprendre de le dire ainsi, mais c’est la réalité, si l’on observe le nombre des victimes à l’échelle internationale. C’est également vrai si l’on regarde les effets à long terme provoqués par le rejet de l’islam radical. Par un effet d’amalgame, cette répulsion que nous partageons emporte tout sur son passage… Y compris, c’est un comble, l’immense majorité des musulmans qui subissent l’islam radical et qui se battent au jour le jour contre lui ! […]
Les résultats de vos prédécesseurs ne sont pas perceptibles… Que mettez-vous concrètement en oeuvre pour contrer ce phénomène ?
C’est un travail de long terme. Nous n’avons pas attendu la dramatique séquence des attentats et des départs de jeunes en Syrie pour nous y intéresser et combattre les dérives. Nous sommes fiers de nos imams qui, chaque jour sur le terrain, immunisent nos enfants contre ce virus. C’est la mission principale de mon mandat. Mais cette lutte est d’une rare complexité. Ne la simplifions pas! Elle implique évidemment le CFCM mais aussi toutes les instances de l’islam en France, et pas seulement. Le CFCM à lui seul ne peut pas relever ce défi. […]
Merci à valdorf