(…) C’est tout d’abord Shams-Dean Boukoucha, 24 ans, qui comparaîtra dans le box des accusés. Il est renvoyé devant la cour d’assises pour des faits de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner avec usage ou menace d’une arme. C’était le 20 septembre 2014, dans le quartier de la Grande-Garenne à Angoulême. Dans la soirée, une série de bagarres secoue le secteur, au bas des immeubles. Trois, pour être précis.
Au petit matin, Walid Letaief, un Tunisien de 29 ans, est retrouvé mort dans l’appartement de la personne qui l’hébergeait. Le jeune homme gît dans la salle de bain avec de nombreux hématomes sur le visage. L’autopsie révélera notamment un traumatisme crânien. Très vite, un suspect est mis en garde à vue. Il s’agit de Shams-Dean Boukoucha, un homme âgé de 20 ans à l’époque des faits. D’une carrure imposante, il avoue avoir eu maille à partir et avoir asséné des coups à la victime, lors de cette soirée. Des témoins ont également décrit des scènes de bagarres. Il apparaît ainsi que les deux hommes se seraient battus à trois reprises en quelques heures d’intervalles.
Vraisemblablement alcoolisé, Walid Letaief s’en serait notamment pris à la mère de Shams-Dean Boukoucha. Il l’aurait bousculée et aurait déchiré sa robe. La dernière altercation aurait ainsi été fatale à Walid Letaief. Des témoignages rapportent également que Shams-Dean Boukoucha aurait asséné des coups avec une béquille. Un objet considéré comme une arme par destination. Placé en détention provisoire depuis les faits, l’accusé sera défendu par Me Lionel Béthune de Moro et Me François Des Minières. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.
À noter que le début de son incarcération n’a pas été un long fleuve tranquille puisqu’elle a été émaillée d’incidents que ce soit en maison d’arrêt d’Angoulême ou au centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne. Avec notamment des faits d’outrages, menaces sur les personnels et de violences sur un autre détenu, en mars 2015. Mais aujourd’hui, son conseil, Me Béthune de Moro, indique que Shams-Dean Boukoucha a été « changé par la détention. Elle semble lui avoir fait du bien en terme de maturité. Il y a eu une évolution plutôt favorable. Au début, il était révolté », indique son conseil décrivant un homme « qui ne supporte pas qu’on manque de respect à sa mère ».
La ligne de défense devrait être la suivante : « Assumer, expliquer et offrir des garanties quant au fait qu’il a tourné le dos à ses agissements passés », résume Lionel Béthune de Moro qui précise que son client reconnaît la matérialité des faits. « Il ne voulait pas la mort de la victime et ne conteste pas les termes de l’accusation. »
Merci à Marie Salers