La Depp publie un état des lieux de l’éducation prioritaire. Les collégiens de REP/REP + demeureraient “fragiles scolairement” – malgré des moyens plus favorables.
Dans sa dernière note d’information, la DEPP (département d’études statistiques de l’Education nationale) publie un « état des lieux » de l’éducation prioritaire (EP).
Dans le document, l’organisme rappelle avant toute chose qu’il ne s’agit « pas d’une évaluation » de l’EP, mais que cette étude « vise à faire un point » dessus, « aussi complet que possible » – puisque le dispositif REP+ n’est entré en application qu’à la rentrée 2015.
Des élèves défavorisés socialement et des profs jeunes
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Des collégiens fragiles et « en retard »
Deuxième constat : les collégiens en REP+ sont « plus fragiles » scolairement. « Près d’un élève sur cinq est en retard à l’entrée en 6e » – la maîtrise par les adolescents d’EP des compétences du socle commun de connaissances et de compétences étant « moins solide », selon la Depp.
Les élèves en EP redoublent plus fréquemment : en 2017-2018, le taux de retard à l’entrée en 6e était ainsi de 16,8 % en REP+ et de 13 % en REP, contre 7,4 % hors EP. « Toutefois, l’éducation prioritaire ne concentre qu’une minorité des élèves en retard : 13,3 % des élèves de 6e en retard sont scolarisés en REP+ et 19,5 % en REP. Près de 7 élèves en retard sur 10 sont ainsi scolarisés hors EP », relativise l’étude.
En outre, la Depp constate que les collégiens des REP+ « réussissent moins bien » le diplôme national du brevet (DNB) : ainsi, « seuls trois quarts des collégiens de REP+ » le réussissent, contre près de 9 élèves sur 10 dans les collèges publics hors EP.
Selon l’étude, les élèves de REP+ passent aussi « moins souvent » en seconde générale et technologique (GT). Ainsi, « ils se retrouvent plus souvent en seconde professionnelle et en CAP », avec un taux d’accès de la 3e vers la seconde pro de 31 % pour les collégiens de REP+, contre 21 % hors éducation prioritaire. « De même, 8 % des collégiens en EP poursuivent leur scolarité vers un CAP contre 3 % pour les autres élèves. Les élèves en REP+ se retrouvent bien moins souvent en seconde GT », écrit la Depp.
Un taux d’encadrement au collège « plus favorable » en EP
Le dernier constat concerne les moyens de l’éducation prioritaire. En 2017-2018, le taux d’encadrement au collège (nombre d’élèves divisé par nombre de classes) est ainsi « plus favorable en EP » – à savoir de 21,1 dans les REP+, de 22,2 dans les REP et de 25,1 dans les autres collèges publics.
Concernant les enseignements en groupes, le « nombre moyen d’élèves par structure pédagogique », autrement dit le nombre d’élèves dont un enseignant a la charge pendant une heure de classe, est « plus favorable » dans les REP+ (20,8) et dans les REP (21,5) que « dans les collèges publics ne relevant pas de l’éducation prioritaire » (23,9).
Enfin, selon la Depp, la situation est « similaire » en primaire, avec un taux d’encadrement « un peu meilleur » dans les écoles de l’éducation prioritaire (20,6 en REP+ et 22,3 en REP, contre 23,8 pour les écoles hors EP).
« Ces taux d’encadrement n’incluent pas les enseignants relevant du dispositif Plus de maîtres que de classes. De tels écarts entre les écoles de l’éducation prioritaire et les autres sont structurels. Ils ont été augmentés avec la mise en place des CP dédoublés en REP+ : 95 % des classes de CP en REP+ sont des classes uniques et 89 % d’entre elles comptent 15 élèves ou moins », conclut l’étude.
(Merci à Sarkopilami )