Tariq Ramadan, mis en examen pour viols, reste en prison. Jeudi 22 février, la cour d’appel de Paris a en effet décidé de maintenir en détention provisoire l’intellectuel musulman, qui demandait sa remise en liberté en invoquant notamment son état de santé. Dans leur décision, qu’a pu consulter RTL, les juges évoquent noir sur blanc le risque d’un nouveau viol ou une tentative de fuite.
Les indices graves et concordants rassemblés par les enquêteurs rendent en effet vraisemblables les faits dénoncés par les deux plaignantes. Mais surtout, les investigations ont permis d’entendre trois autres femmes comme témoins. Toutes dénoncent le “comportement sexuel brutal” de Tariq Ramadan. Les magistrats ont donc conclu qu’il était “à craindre que l’islamologue renouvelle les faits de viol s’il était remis en liberté, même placé sous contrôle judiciaire ou muni d’un bracelet électronique”“.
Dans cette décision lourde et particulièrement argumentée, les juges estiment également que la proposition du théologien suisse de résider dans le local d’une association suisse en Seine-Saint-Denis ne représente pas une “garantie suffisante face au risque de fuite“. Enfin, concernant la sclérose en plaques dont il souffrirait, les magistrats citent l’expertise médicale ordonnée par la justice. Selon le document, le diagnostic ne peut être considéré comme certain et le traitement suivi par Tariq Ramadan peut parfaitement être mis en place dans une maison d’arrêt.
Les soutiens de l’islamologue affluent, une pétition qui réclame la libération immédiate de Tariq Ramadan et dénonce un «traitement particulièrement sévère» a été signée plus de 100 000 fois.