L’agression s’est déroulée à Saint-Gilles le 11 janvier 2018. Le prévenu était jugé pour violences sur son ex-compagne.
Situation embarrassante ce mardi matin devant le tribunal correctionnel où un habitant de Saint-Gilles était jugé pour violences sur son ex-compagne. Assise au fond de la salle d’audience, la victime assiste au rappel des faits avant d’être appelée à la barre. La présidente Ruellan lui demande si elle se constitue partie civile. Non.
La victime ne demandera rien à son agresseur. Au contraire, elle trouvera même des circonstances atténuantes. “Je suis une emmerdeuse, je le pousse dans ses retranchements.” “Vous méritez les coups ?”, questionne la présidente. L’ex-femme répond à peine. “S’il était libéré, vous le reverriez ?”, questionne encore la juge. “Je lui laisserai encore une dernière chance.”
Nez et dents cassés
Les juges qui constituent le tribunal sont visiblement embarrassés et étonnés des réponses de cette femme battue. À l’issue de l’épisode de violence, cette victime a eu deux dents cassées, des coups au visage qui lui ont valu une fracture du nez, de nombreuses ecchymoses, une plaie au nez, une autre à l’oreille qui ont nécessité des points de suture.
D’après le médecin légiste qui l’a examinée, certains coups sont compatibles avec l’usage d’un verre cassé. En effet, l’enquête a montré que le quinquagénaire a vraisemblablement utilisé un verre à whisky pour frapper la malheureuse. Selon ses déclarations, le prévenu a révélé qu’il avait pas mal “picolé” le jour des faits après avoir consommé au bistrot dans la journée du 11 janvier.
L’agresseur a même demandé un seau d’eau aux voisins pour que son ex se rince le visage qui était couvert de sang. “Il était en panique de voir tout ce sang”, déclare la victime. Dans la foulée, les voisins qui ont appelé les gendarmes en entendant des cris dans la maison. Quand ils sont arrivés sur place, les militaires ont trouvé plusieurs traces de sang dans la maison vide.
(…) La défense souligne la particularité de l’affaire et les addictions du prévenu. Après délibéré Youcef Habibi écope de trois ans ferme et six mois supplémentaires de sursis révoqués.
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