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02/03/2018

La crise se poursuit au Média. Une dizaine de soutiens de la première heure, dont l’ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti ou le médecin urgentiste Patrick Pelloux, se sont désolidarisés, après l’éviction de la présentatrice du JT et la démission d’un autre journaliste, Noël Mamère.

Dans un texte publié vendredi par Le Monde, ces personnalités regrettent d’avoir apposé, en septembre, leurs signatures en bas d’un manifeste saluant la naissance d’un « nouveau média citoyen », « humaniste et antiraciste, féministe, écologiste et progressiste ». « Mais aujourd’hui, Le Média ne répond plus, à nos yeux, à la promesse initiale, ni sur le fond ni sur la forme, se désolent les signataires. Nous ne pouvons plus le soutenir », affirment-ils à propos de cette webtélé dirigée par le psychanalyste Gérard Miller et la communicante chargée des campagnes de Jean-Luc Mélenchon, Sophia Chikirou.

Ils dénoncent la mise à l’écart, le 19 février, de la journaliste Aude Rossigneux, et les propos tenus à l’antenne, le 23 février, par Claude El Khal, correspondant au Liban de la chaîne sur la guerre de Syrie, justifiant le choix de ne pas diffuser d’images des massacres perpétrés dans la Ghouta orientale au motif qu’elles ne seraient pas « vérifiées de manière indépendante » et par « refus du sensationnalisme ».

Ont également signé le texte l’avocat Antoine Comte, l’écrivain Gérard Mordillat, le comédien François Morel et la comédienne Judith Chemla, les journalistes Cécile Amar de L’Obs, et Édouard Perrin de Cash investigation, les musiciens Giovanni Mirabassi et Médéric Collignon. M. Mamère, ex-candidat des Verts à l’élection présidentielle, qui assurait chaque semaine l’interview d’un défenseur de l’écologie, a également signé le texte et fait savoir qu’il ne remettrait « plus les pieds dans cette chaîne de télévision ».

(…) Le Point

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28/02/2018

Noël Mamère a annoncé le 26 février qu’il quittait Le Média en signe de protestation face au traitement réservé au conflit syrien dans le JT du 23 février et en soutien au récent départ de la présentatrice Aude Rossigneux.

«Je n’accepte pas qu’on établisse un parallèle dans le conflit syrien meurtrier, entre les responsabilités du “boucher de Damas” et celles de ses opposants.» Une attaque à peine voilée contre l’analyse du chroniqueur spécialiste du Moyen-Orient du Média, Claude El Khal, au sujet de la situation dans la région syrienne de la Ghouta orientale, thème principal du journal télévisé de 20h diffusé le 23 février.

Dans sa chronique, le journaliste libanais présentait les différentes perspectives existant sur le conflit syrien, mettant face à face la version défendue par les partisans du président syrien et celle soutenue par ses opposants.

Abordant la situation dans la Ghouta orientale, il a ainsi rappelé la présence de combattants islamistes issus du Front al-Nosra, groupe rebelle lié à al-Qaïda, ou encore de l’Armée de l’islam. Par ailleurs, il a dénoncé un double discours chez les gouvernements et les médias occidentaux qui utilisent encore à profusion le terme «rebelles» pour désigner les combattants issus du Front al-Nosra, pourtant officiellement considéré comme une organisation terroriste par de nombreux pays.

Il a en parallèle dénoncé les victimes civiles résultant des bombardements «quels que soient ceux qui bombardent» et a estimé que «le gouvernement de Bachar el-Assad et ses alliés sembl[ai]ent bien décidés à reprendre chaque parcelle du territoire syrien quel que soit le coût en vies humaines».

Enfin, il a souligné que les informations et images rapportées par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, incarné par une seule personne vivant en Grande-Bretagne, largement relayées par les agences de presses occidentales, ne pouvaient être vérifiées car elles n’émanaient que des combattants qui tiennent la Ghouta et ne montraient jamais «les djihadistes d’al-Nosra». Refusant de la même manière d’utiliser les documents fournis par les agences de presse du gouvernement syrien, comme Sana, il a décidé de ne pas diffuser d’images du conflit pour éviter de faire «du sensationnalisme», mais au contraire faire «de l’information». «Cette guerre est sanglante. Nous ne souhaitons pas y participer», a-t-il conclu.

RT France

26/02/2018

– Moins de deux mois après sa création, le site d’information proche de La France insoumise traverse une crise interne, qui s’est aggravée avec le limogeage de la journaliste Aude Rossigneux.

Il se disait «très perturbé» par la façon dont les choses se déroulaient dans sa nouvelle rédaction. Ancien député écologiste de la Gironde, Noël Mamère aurait décidé, selon une journaliste de France Culture, de quitter Le Média, quelques jours après le limogeage de la journaliste Aude Rossigneux. Invoquant «l’atmosphère» régnant au sein du site d’information proche de La France insoumise, ainsi que son traitement du conflit syrien, l’ex-maire Europe Écologie-Les Verts de Bègles mettrait ainsi fin à son bref retour au journalisme, sa carrière d’origine.

Lancé le 15 janvier dernier, Le Média traverse actuellement une grave crise interne, sur fond de tensions autour de son traitement de l’actualité. Le départ abrupt d’Aude Rossigneux a dessiné une ligne de fracture au sein de la rédaction. Recruté en novembre, Noël Mamère avait exprimé ses doutes au Parisien à la suite du départ d’Aude Rossigneux. «Je suis entré au Média comme un homme libre et pour le moment, j’exerce mon métier en toute liberté et sans contrainte. Mais je dois avouer que je suis très perturbé par cette affaire et je prendrai une décision lorsque je serai au fait de ce qui se déroule vraiment au sein de la rédaction», a-t-il déclaré.

(…) Le Figaro



25/02/2018

La riposte est en cours. (…) Silencieux jusqu’à présent, Gérard Miller − qui fait partie du comité de pilotage avec notamment Sophia Chikirou, sa directrice générale et par ailleurs stratège en chef de la communication de Jean-Luc Mélenchon − confie qu’il n’a « jamais été question d’un licenciement » de Mme Rossigneux. « C’est la fin de sa période d’essai. Cela peut se faire à la demande de l’employeur ou du salarié », précise le psychanaliste. M. Miller conteste le contenu de la missive de la journaliste, aussi bien sur le fond que sur la forme. Pour lui, il n’y eut aucune « brutalité », contrairement à ce qu’affirme Aude Rossigneux.

(…) Les raisons de l’éviction de Mme Rossigneux trouvent son origine sur un malentendu. Pour M. Miller, il n’a jamais été question pour Le Média d’avoir « une présentatrice unique du JT » ou une « rédactrice en chef ». « On lui avait dit qu’on ne voulait pas d’une hiérarchie comme dans les autres médias, assure l’ancien militant de la Gauche prolétarienne. Elle était journaliste, comme les autres. On voulait aussi, dès le début, une présentation tournante du JT. On lui a dit, au bout d’un mois, qu’il fallait réorganiser la formule. Elle ne voulait pas faire autre chose. »

(…) M. Miller assure par ailleurs que l’ambiance est bonne au sein de la rédaction. « Il n’y a aucun arrêt de travail pour burn-out », affirme-t-il. Depuis dimanche après-midi, des journalistes du Média se relaient sur Twitter pour dire qu’il n’y a pas de souci en interne. Et ainsi allumer un contre-feu à la polémique qui frappe le jeune média dont les audiences du JT sont en baisse depuis son lancement le 15 janvier, si l’on se fie aux vues sur YouTube.

(…) Le Monde

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24/02/2018

La rédactrice en chef de la Web TV créée par des Insoumis, évincée, évoque dans une lettre publiée par « Electron Libre » des méthodes dignes de « Bolloré ».

La chaîne de télévision sur internet créée par des membres de la France insoumise proches de Jean-Luc Mélenchon n’a ouvert son antenne que depuis un peu plus d’un mois mais connaît déjà son premier psychodrame. L’éviction soudaine de la rédactrice en chef, la journaliste Aude Rossigneux, a poussé celle-ci à partager dans une lettre les conditions de son départ. Publié sur Electron libre, le texte donne une vision très loin d’être idyllique du fonctionnement de ce nouveau média « citoyen et indépendant ».

« L’idée d’une télé différente, engagée mais libre, portée par ses téléspectateurs et non par l’argent, d’une rédaction unie par un idéal commun mais où seraient respectées les individualités m’a enthousiasmée », explique-t-elle, ajoutant qu’elle a « été envoyée au charbon chez les confrères plus ou moins bien disposés, pour présenter et défendre le projet ». « J’ai été chargée de la plus lourde responsabilité, celle de recruter une équipe. Je n’ai pas à rougir du résultat : avec ses faibles moyens, la rédaction est performante, unie, et d’un engagement total. Trop peut-être… », confie-t-elle pour planter le décor.

La suite ? Une période de lancement en « autogestion » et des « troupes » ayant travaillé « jusqu’à la limite de [leurs] forces », toujours « motivées » mais « épuisées et pas loin du ‘burn out’ comme le montrent plusieurs arrêts de travail ». Aude Rossigneux, qui estime porter seule la responsabilité d’une organisation défaillante, évoque un traitement d’une grande « violence » et « brutalité ». « Une brutalité qui serait peut-être un sujet pour LeMédia si elle était le fait d’un Bolloré… », ajoute-t-elle.

(…) Le Point

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