L’espace ultra technologique californien reste performant, mais pour le politologue Vincent Martigny, il s’éloigne de plus en plus de l’image de contre-culture de ses débuts.
“Le cool est de plus en plus de façade. Avant tout, c’est la recherche du profit, la capitalisation et l’optimisation fiscale”
[…] “Quelque chose de technologique qui soit cool”. La Silicon Valley (du nom du silicium) s’est métamorphosée au cours du temps. Des radios ont succédé aux champs agricoles, “puis tout une culture militaire” s’est installée. Car les Etats-Unis étaient censés se protéger à l’ouest d’une possible invasion japonaise pendant la Seconde guerre mondiale. Puis la contre-culture est arrivée, véhiculant l’anti-capitalisme d’une part, et des communautés qui souhaitaient éviter le politique d’autre part, des communautés “qui par le rock et la drogue pouvaient se libérer, mais aussi par la technologie.”
Plus étonnant, “il y a eu une rencontre entre la contre-culture et l’industrie militaire. ” Par exemple, Steeve Wosniak et Steeve Jobs, les fondateurs d’Apple, se fournissaient auprès de la grande entreprise militaire de la Silicon Valley, notamment pour créer les puces de leurs ordinateurs. “L’invention d’Apple, c’est deux jeunes gens qui disent à des contractants militaires ‘et si on inventait quelque chose de technologique qui soit cool ?’.” […]
Pis, peut-être, on y voit vivre des hommes et des chiens, dit-il mais peu de familles : “l’afflux d’ingénieurs de la tech’ fait que le prix du foncier est un des plus chers de la planète. Les appartements et l’éducation sont très chers.” Et le site perd petit à petit son statut unique. Toujours performant, il est concurrencé par d’autres grands espaces technologiques, notamment en Inde, en Chine ou encore en Israël.