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Andrea Segre livre un film fort et engagé avec L’ordre des choses. Documentariste réputé, le réalisateur de La petite Venise a préféré recourir à la fiction pour décrire la prise de conscience d’un policier italien envoyé en Libye pour négocier que les migrants africains ne débarquent pas dans son pays.

« La fiction permettait une plus grande liberté, confie-t-il. Il m’était impossible de filmer ce que j’avais vu sur place, mais tout ce que je raconte est avéré. » Notamment comment le gouvernement italien engage des milices pour retenir les réfugiés en Afrique.

Le policier italien, héros du film, découvre évidemment cela avec horreur. D’autant qu’il s’attache, sur place, à une jeune Somalienne. De quoi ébranler ses certitudes et remettre sa neutralité en question! « Si les migrants ne pénètrent pas en Italie, le gouvernement pense qu’au moins, il ne pourra pas être accusé de violer leurs droits », explique Andrea Segre. C’est après avoir tourné le documentaire Mare Chiusio en 2012 que le cinéaste a découvert l’ampleur du problème de ces mercenaires engagés discrètement afin de « couper le robinet de l’immigration », comme le dit l’un des personnages du film.

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