Une femme qui dit être tombée sous l’emprise du théologien, l’accuse de lui avoir imposé des rapports sexuels d’une extrême violence entre 2013 et 2014, en France et à l’étranger. L’Express a pu consulter sa plainte, déposée ce mercredi à Paris.
(…) C’est au moment de l’arrivée de Tariq Ramadan, vers 23 heures, que tout aurait basculé. Selon la plainte, il lui aurait imposé “de force une fellation en lui agrippant les cheveux”. Après un rapport sexuel décrit comme violent, il l’aurait humiliée dans la salle de bain, la traitant de “chienne, pute, salope”. Des sévices qui rappellent celles décrites par Christelle, la seconde plaignante.
Marie ressort de ce rendez-vous bouleversée mais poursuit ses correspondances avec le théologien, qui oscillerait entre menaces et excuses. C’est là que le piège se referme, explique la quadragénaire: elle a, au fil des mois, de nouvelles relations sexuelles avec Tariq Ramadan, entre deux conférences en France ou à l’étranger, qu’elle décrit comme de plus en plus violentes. Huit autres rapports, au total, sont inscrits dans la plainte et sont qualifiés de viols. Selon Marie, l’homme lui impose le silence: il menace de “la réduire en miettes” et de raconter à ses proches toutes les confessions qu’elle lui a faites si jamais elle n’obéit pas à ses désirs.
La spirale infernale prend fin au mois de juin 2014. Marie raconte qu’elle s’extirpe de l’emprise mentale de Tariq Ramadan après une dernière rencontre, à Lille, au cours de laquelle l’homme aurait manqué de l’étouffer au cours d’une pénétration. “Sidérée, tétanisée, ayant eu peur pour sa vie, [elle] décida de ne plus se rendre aux rendez-vous” et “ne plus céder à ses menaces”, relatent ses avocats dans la plainte. Après s’être tue pendant près de quatre ans, Marie a décidé de se confier à la justice. Tariq Ramadan, lui, devrait rapidement être entendu sur ces faits. Une source judiciaire confirme à L’Express le dépôt d’une plainte et indique qu’elle est en cours d’analyse.