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Des propriétaires se sont fait justice eux-mêmes en délogeant des squatters. Sous les yeux des policiers…

Hier, une quinzaine de propriétaires du Parc Corot (13e arrondissement) ont fait quelque chose d’illégal : ils sont rentrés chez eux… Une opération risquée, réalisée au péril de leur vie et de celle d’autrui : “on ne sait jamais comment ça peut dégénérer”, soupirait l’un d’eux…

Montés dans les étages, ces propriétaires (qui n’habitent pas sur place pour la plupart) ont cogné aux portes, ordonné qu’on leur ouvre… Et chassé les occupants de leurs appartements. Ces logements du bloc C5-6 sont occupés par des squatters, Albanais pour la plupart, et quelques migrants récemment expulsés de la cité Kalliste (15e) par les forces de l’ordre.

À tous les étages, des câbles et des tuyaux arrachés témoignent des branchements sauvages, d’eau, d’électricité, de gaz. “Deux appartements ont déjà pris feu. Tous les jours, on risque l’incendie. Et pendant ce temps, on reçoit les factures. 42 000 € d’eau à payer pour l’ensemble du bâtiment…”

Le “desquattage”, comme disent ces propriétaires – c’est-à-dire l’évacuation forcée d’occupants en l’absence de décision de justice et sans le concours de l’État constitue une infraction pénale passible de 3 ans d’emprisonnement et de 30 000€ d’amende. Nul ne peut se faire justice soi-même…

La police ? Elle était là, hier matin au parc Corot, prévenue par les propriétaires de leur action. Un car de CRS stationné à l’entrée de la cité, deux ou trois fonctionnaires au pied du bloc C5. Mais pas question de monter dans les étages avec les propriétaires, ni de les empêcher d’agir. “Nous sommes là pour la sécurisation, en cas de problème physique”, lâchait un policier, réduit au rôle de témoin.

C’est donc officiel : la loi de la jungle est en vigueur au parc Corot. “Soit on se laisse déposséder de nos biens, soit on fait nous-mêmes le sale boulot”, résume Yohan Mahé, qui se bat depuis des années pour sauver cette résidence privée gangrenée par les dealers, la violence, la saleté, les trafics. Et désormais, les squats, qui grignotent les bâtiments. Une annonce, parue dans le Bon Coin, propose même “des logements à Corot, sans eau, ni électricité à payer. Visite après 20 h uniquement”.

La Provence

Merci à Proserpine

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