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15/03/2018

La neutralité fait partie de l’ADN des Suédois mais face aux menaces russes, le pays vient de changer radicalement de position. Le gouvernement suédois a réinstauré un service militaire sur la base du volontariat et se rapproche des troupes de l’OTAN (dont la Suède ne fait pas partie). Le vieux concept de “défense totale” (avec la participation de la population civile) datant de la guerre froide fait même son retour: c’est la doctrine du ministre en charge des armées.

 

Ici, on se sent très proche des Baltes et de leurs inquiétudes. En pleine mer Baltique, à portée des missiles de l’enclave russe de Kaliningrad, l’île de Gotland est en première ligne. Ses abris antiatomiques ont été remis en service et on y distribue des kits de survie à la population. L’île n’est pas dans le déni mais dans l’action. Son régiment a été reformé, et il lui arrrive même de s’entraîner sous le regard de hauts gradés américains de l’OTAN…

Aujourd’hui, les soldats sont de retour. Il faut dire que, située au cœur de la Baltique, l’île se trouve à portée des tirs de missile de l’enclave russe de Kaliningrad. Face à la menace, Gotland vient de reconstituer son régiment, qui comptera bientôt 350 hommes. Le colonel Mattias Ardin, commandant l’île de Gotland, a le sentiment d’être en première ligne sur cette île stratégique. “La Russie dépense beaucoup d’argent en armement, alors les pays Baltes, la Pologne, la Suède, la Finlande… tout le monde multiplie les exercices militaires.”

Si les Suédoises sont rares dans les rangs de l’armée, Sara, 20 ans, espère être bientôt rejointe par d’autres filles. “On vit une époque inquiétante, dit-elle. Mon pays a besoin que les jeunes s’engagent.”

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