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Cela fait six mois que le mouvement #MeToo a été lancé. Depuis six mois, nous sommes régulièrement abreuvés d’histoires attirant notre attention sur les souffrances causées par des hommes sur des femmes. Lorsque ce week-end le Sunday Mirror a révélé les abus sexuels subis par des centaines de filles et femmes à Telford, on aurait pu s’attendre à ce que le scandale soit relayé.

L’information selon laquelle des filles, certaines de 11 ans, ont été droguées, battues et violées par des gangs composés d’hommes en majorité de musulmans asiatiques [le terme asian désigne en anglais surtout les communautés pakistanaises, indiennes et bangladaises], a toute sa place dans le cadre d’une campagne contre les violences sexuelles. On aurait pu espérer que le mouvement #MeToo montre sa solidarité, rappelle l’importance d’écouter les victimes, et propose un soutien financier aux victimes.

(…) Pourquoi n’a-t-on pas vu d’effusions de compassion ou de déclarations scandalisées pour les filles de Telford ? Pourquoi les actrices ne se font-elles pas photographier dans leurs robes de luxe à Telford ? Pourquoi n’a-t-il pas beaucoup de journalistes pour interrompre leurs longs déjeuners afin de donner une voix aux filles de Telford ?

Peut-être que tout simplement, les femmes de Telford appartiennent à la mauvaise catégorie de victimes. #MeToo préfère les victimes de la haute société. Ou peut-être que les hommes « asiatiques » accusés de détournement de mineur, de viol, de trafic de drogue, de meurtre et de pédophilie appartiennent à la mauvaise catégorie d’hommes violents. #MeToo préfère que les accusés soient des hommes blancs et puissants, comme Harvey Weinstein ou les membres du cabinet ministériel conservateur. Les violences commises par des hommes musulmans bousculent la hiérarchie soigneusement mise en place par le féminisme intersectionnel et contredisent le discours habituel sur le patriarcat. Les tribuns et militantes s’inquiètent davantage du risque de racisme ou d’islamophobie que des violences sexuelles qui ont eu lieu.

Que ce soit parce que les victimes de Telford ont le mauvais profil, ou parce que leurs bourreaux ont le mauvais profil, un silence coupable a permis que des crimes soient perpétrés sans entraves pendant des années. Selon le rapport parlementaire, les travailleurs sociaux étaient au courant des violences dès la fin des années 90. En 2016, un lanceur d’alerte a été suspendu de la police pour avoir fourni des preuves à un journal. Une autre lanceuse d’alerte a été renvoyée de son poste d’aide aux victimes d’abus sexuel au sein d’une association protégée par les autorités locales.

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Bellica.fr

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