«Pas de militaires voilées dans notre armée!» C’est le nom de la motion déposée mardi par le conseiller national UDC valaisan Jean-Luc Addor. Son texte fait écho aux propos du conseiller fédéral Guy Parmelin, chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), qui s’exprimait la veille devant le Conseil national. Alors interpellé par Jean-Luc Addor, le ministre estimait que le voile était compatible avec le règlement vestimentaire de l’armée, tant qu’il est dissimulé sous le couvre-chef officiel. Cette vision n’est pas partagée par le conseiller national valaisan. Il juge que cette réponse n’est pas conforme à la réalité: «En effet, qu’on le qualifie de voile ou de foulard, le hijab est toujours visible.»
À la base de cette polémique, une photo publiée le 3 mars sur Facebook. Sur l’image, diffusée par un tiers, une jeune femme en tenue de combat, appartenant aux troupes de logistique. Sous son béret, un voile est apparent. Un signe religieux que la soldate revendique: «En France, une fille qui porte le turban ne peut pas participer à The Voice (ndlr: une candidate portant le foulard s’était retirée du télécrochet après avoir été accusée de faire l’apologie du terrorisme). En Suisse, je suis la première femme voilé (sic) à faire le service militaire.» Le texte est suivi du hashtag #ViveLaSuisse et d’un émoji représentant un cœur.
(…) Du côté de l’armée, Daniel Reist, porte-parole, explique qu’il ne s’exprimera pas sur la problématique débattue au Conseil national tant que le DDPS n’a pas traité l’affaire. Il assure néanmoins «qu’une enquête disciplinaire a été ordonnée» à l’encontre de la soldate. «Sur la photo, il nous a semblé que le port du filet n’était pas réglementaire, détaille Daniel Reist. Mais c’est surtout le texte qui accompagne l’image qui pose problème: les soldats ne peuvent pas faire de politique en uniforme.»