Quelques jours avant le scrutin du dimanche 18 mars, qui devrait assurer à Vladimir Poutine un quatrième mandat le portant au pouvoir jusqu’en 2024, la chaîne de télévision Rossiïa-1 a diffusé sur les réseaux sociaux russes Vkontakte et Odnoklassniki (l’équivalent russe de Copains d’avant), un film d’environ deux heures dédié au président. Dans ce documentaire visionné plus de 7 millions de fois depuis sa sortie et sobrement intitulé “Poutine”, le journaliste russe Andreï Kondrachov*, qui dirige son équipe de campagne électorale, l’interroge sur un large éventail de sujets, allant de la Syrie à sa vie personnelle. « Savez-vous pardonner ? », demande-t-il ainsi à Vladimir Poutine. « Oui, répond le président russe, avant d’ajouter, sauf la trahison ».
Crédité d’environ 70% des intentions de vote selon les derniers sondages, Vladimir Poutine a refusé de participer aux débats télévisés, se passant de meetings électoraux à l’exception d’une manifestation de soutien le 3 mars, à laquelle il s’est adressé à la foule pendant moins de trois minutes. Il reste pourtant omniprésent à la télévision publique, qui couvre la quasi totalité de ses déplacements et lui a déjà consacré plusieurs documentaires.
Le « contenu exclusif » du film est issu de dix mois de tournage et « d’images d’archives privées inédites », précise la production. Le président en exercice s’y confie sur plusieurs événements ayant marqué ses trois mandats, tels que le détournement d’un avion de ligne une heure avant l’ouverture des Jeux olympiques de Sotchi ou le bombardement de son hélicoptère en Tchétchénie. Vladimir Poutine, qui, rappelons-le, ne participe pas aux débats avec les autres candidats, avait initié lors de sa campagne électorale de 2000 ce type de communication exclusive, sous forme d’interviews privilégiés avec un seul journaliste célèbre, à l’époque Sergueï Dorentko.
Le documentaire fait également intervenir des proches et alliés du président, comme son ami d’enfance le violoniste Sergueï Roldouguine ou l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, qui multiplient les éloges. « Pour parler franchement, je ne saurais dire une seule erreur qu’il aurait commise », a ainsi assuré le patron du géant pétrolier ‘Rosneft’ Igor Setchine. « Il prend toujours les responsabilités », a de son côté salué le directeur des services de sécurité russes (FSB), Alexandre Bortnkikov.
Le Président russe a révélé que son grand-père paternel était l’un des cuisiniers de Vladimir Lénine, puis de Joseph Staline. Spiridon Poutine, était l’un des cuisiniers des leaders soviétiques Vladimir Lénine et Joseph Staline, a-t-on appris du nouveau film consacré au chef du Kremlin qui a été mis en ligne sur les réseaux sociaux Odnoklassniki et VKontakte.
«Mon grand-père a été d’abord cuisinier chez Lénine, puis chez Staline, dans l’une des datchas de la région de Moscou, à Gorki», a précisé le Président. Lui-même ne s’y est jamais rendu, mais, précise-t-il, son père «racontait que lorsque le grand-père travaillait encore chez Staline, il y allait. On le laissait entrer et il observait toute cette vie».
Après la mort de Staline, Spiridon Poutine et son épouse ont vécu et travaillé à Ilinskoïe, où se trouvait le pensionnat de l’antenne moscovite du Parti communiste de l’Union soviétique. «Il est étonnant qu’ils n’aient pas fait l’objet de répressions. Probablement au contraire, on tenait à eux, comprenant que c’étaient des gens qui ne trahiraient pas», a noté le Président.
En évoquant son grand-père maternel, Ivan Chelomov, Vladimir Poutine s’est rappelé un épisode de la vie de ce dernier survenu lors de la Première Guerre mondiale. «Il a vu qu’un soldat ennemi le visait depuis la tranchée d’en face et mon grand-père a tiré en premier». Après avoir entendu les gémissements de l’Autrichien blessé, il ne l’a pas achevé mais a bandé sa blessure. Pour le remercier, l’ennemi a embrassé sa main», a poursuivi Vladimir Poutine.
«Et c’est cette miséricorde qui est propre aux Russes. Je pense que cela est caractéristique de notre mentalité», a conclu le Président.
A la question si « la Russie serait un jour obligée de rendre la Crimée à l’Ukraine », Vladimir Poutine a répondu sèchement: « Non mais vous avez perdu la tête? Des circonstances de ce genre n’existent pas et n’existeront jamais (…) On essaie toujours de dire à la Russie quelle est sa place, mais cette place ne nous convient pas ».”Nous envisageons des missions inhabitées, et plus tard habitées, dans l’espace lointain“, a confié le président russe. Le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie lancera dès 2019 une série de missions vers Mars, rapporte ce jeudi 15 mars l’agence de presse russe, Interfax. En 2019, nous envisageons d’envoyer la première mission vers Mars”, a-t-il expliqué. “Nous prévoyons des lancements inhabités, puis habités“.
En outre, selon le patron du Kremlin, des missions sur la Lune seront également prévues. “Nos spécialistes tenteront d’atterrir sur les pôles lunaires puisque nous avons des raisons de croire qu’il y aurait de l’eau là-bas. Il y a de quoi faire dans ces zones: de là-bas, nous pourrions lancer des missions spatiales afin d’explorer d’autres planètes“, a ajouté Vladimir Poutine.
A la question si la Russie serait un jour obligée de rendre la Crimée à l’Ukraine, Vladimir Poutine a répondu sèchement: “Non mais vous avez perdu la tête? Des circonstances de ce genre n’existent pas et n’existeront jamais.”
La chancelière allemande Angela Merkel lui envoie parfois en guise de cadeau de la bière : «Angela m’envoie de temps en temps quelques bouteilles de bière de Radeberg», a déclaré le chef de l’État russe.
Auparavant, dans le livre «Première personne: Conversations avec Vladimir Poutine», le Président russe avait raconté que dans les années 1980, lorsqu’il était en poste à Dresde, sa famille, ses collègues et lui se rendaient souvent dans la ville de Radeberg où se trouvait une des meilleures brasseries de la République démocratique allemande (RDA).Dans le deuxième épisode du documentaire d’Andreï Kondrachov sur le Président russe, l’ami de Poutine, Sergueï Roldougine, a raconté que dans les années 90, Poutine allait se coucher avec un fusil vu la situation politique à l’intérieure du pays. Le Président a confirmé ses propos.
Poutine a notamment tenu à souligner que la situation était alors «très explosive», bien que la légende du «Saint-Pétersbourg des gangs» relève plus de la fiction que de la réalité.
«J’allais me coucher avec un fusil à pompe quand je passais une nuit à la datcha. C’est vrai. Mais c’était dans l’esprit du temps. Mieux vaut prévenir que guérir», a raconté le Président.
Dans le même documentaire, Poutine a avoué que lorsqu’à la fin des années 1990, il s’était vu proposer par le chef de l’administration présidentielle de déménager de Saint-Pétersbourg à Moscou pour le travail, il était dans l’impossibilité de refuser puisqu’il n’avait pas d’autre travail.
Selon le chef de l’État russe, bien qu’il n’ait jamais voulu quitter Saint-Pétersbourg, il est reconnaissant d’avoir reçu une offre de travail sur Moscou.
La transition politique et la crise économique dans lesquels a plongé la Russie au début des années 1990, après la chute de l’Union soviétique, se sont accompagnées d’une montée du crime organisé dans le pays. Les fusillades dans les rues et les guerres entre les clans mafieux, mais aussi les pillages, les vols et les agressions étaient courants. Cette période entrera dans l’histoire comme «likhié 90», soit les tumultueuses années 90.
Vladimir Poutine fait part des moyens pour garder son sang-froid et comment il parvient à garder sa maîtrise de soi dans les moments les plus difficiles. Comment? Il a décidé de nous dévoiler lui-même le secret lui permettant de contrôler ses émotions en tout lieu et en toute circonstance.
«Quand quelqu’un perd la maîtrise de lui-même, il fait preuve de faiblesse. Un homme de mon rang n’a pas le droit de manifester de la faiblesse», a-t-il indiqué.
Dans la deuxième partie du documentaire réalisé par Andreï Kondrachov, qui évoque la vie du chef de l’Etat russe, Poutine a avoué que lorsqu’à la fin des années 1990, il s’était vu proposer par le chef de l’administration présidentielle de déménager de Saint-Pétersbourg à Moscou pour travailler, il était dans l’impossibilité de refuser, car il n’avait pas d’autre travail. «Je songeais même à faire chauffeur de taxi. Sans blague, il fallait trouver une solution. J’avais deux enfants mineurs à ma charge. Ainsi, lorsque l’on m’a proposé de déménager à Moscou pour s’occuper de dossiers juridiques dans l’administration du Président, j’ai accepté», raconte Vladimir Poutine.
Selon le chef de l’Etat russe, bien qu’il n’ait jamais voulu quitter Saint-Pétersbourg, il est reconnaissant d’avoir reçu une invitation à venir travailler à Moscou.
*Andreï Kondrashov, journaliste très connu de la seconde chaîne gouvernementale de télévision, Rossia 1, est aussi secrétaire de presse de l’équipe de campagne de Vladimir Poutine. Son collègue Dmitri Kisselev est directeur général de l’agence d’information Rossiya Segodnya.