Les services anti-terroristes européens, déjà confrontés à des menaces protéiformes, se préparent à la libération prochaine de centaines de condamnés pour faits de terrorisme islamiste qui ont purgé leurs peines mais vont poser un problème supplémentaire de surveillance.
Dans les mois et les années à venir, ces “sortants” vont s’ajouter, dans les listes de personnes à risques, aux suspects habituels, “revenants” du jihad syrien et irakien, cellules dormantes ou jihadistes radicalisés sur place, dont les enquêteurs craignent à tout moment un passage à l’acte.
“Nous attendons les premières sorties des condamnés pour faits de terrorisme pour le printemps de cette année“, confie à l’AFP un responsable antiterroriste français, qui demande à rester anonyme. “Ils représentent une menace potentielle, inquiétante et que nous prenons très au sérieux“.
Condamnés en France, au cours de la précédente décennie, à de lourdes peines, pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste”, ils sont environs 500, selon ce responsable, à être libérables d’ici à 2020, auxquels viennent s’ajouter quelque 1.500 prisonniers de droit commun soupçonnés de s’être radicalisés, à des degrés divers et au contact des premiers, derrière les barreaux. […]
“On sort de prison rarement meilleur que quand on y est entré“, assure pour sa part Alain Grignard, islamologue belge, maître de conférence à l’université de Liège. “A fortiori pour quelqu’un qui a un idéal, qui a ajouté à son engagement délinquant une dimension de lutte contre les injustices dont seraient victimes les musulmans. A sa sortie, rien n’est réglé, il y a encore du grain à moudre (…) Ces anciens condamnés peuvent sortir encore bien motivés“.[…]