La faute aux autorités françaises
Alors que l’île française de Mayotte est actuellement en proie à une grande insécurité, les Comores ont réagi quant à une hypothétique responsabilité de leur part dans cette situation. D’après le ministre comorien des Affaires étrangères Mohamed Soeuf Elamine, ce problème de sécurité est surtout imputable aux autorités françaises qui conduisent des “expulsions illégales manu militari”. “Des enfants abandonnés après l’expulsion de leurs parents deviendront forcément des délinquants. À qui la faute ?“, a-t-il ajouté devant la presse, en faisant référence aux Comoriens sans-papiers qui viennent à Mayotte et qui se font ensuite renvoyer dans leur pays d’origine.
Expulsions en masse de Comoriens en situation irrégulière
Pour rappel, Mayotte a vécu un mois de mouvement de contestation sociale par rapport à l’insécurité locale et l’immigration clandestine en provenance des Comores. Le 101e département de France subit en effet une forte pression migratoire de la part de l’île voisine où le produit intérieur brut (PIB) par habitant est 13 fois plus faible. Chaque année, le département renvoie quelque 20 000 personnes en situation irrégulière.
Seulement cette semaine, les autorités françaises ont annoncé avoir “éloigné du territoire” de Mayotte 192 clandestins, Comoriens pour la majorité. “Nous n’accepterons pas les expulsions”, a fait savoir Mohamed Soeuf Elamine. Toujours d’après ses dires, la France se contredit dans ses discours en se disant “championne des droits de l’Homme, mais qui les bafoue à Mayotte”.
Moroni réclame la souveraineté à Mayotte
D’après Mohamed Soeuf Elamine lors d’un entretien avec l’ambassadrice de France aux Comores Jacqueline Bassa-Mazzoni le samedi 17 mars 2018, “c’est la rue qui gouverne à Mayotte”. Dans la foulée, il demande à ce que les autorités françaises remettent à Moroni, les clés de Mayotte. “La France, qui a temporairement les clés de Mayotte, doit nous les remettre et se retirer, nous saurons gérer. Il n’y a qu’à voir le calme qui règne ici“, a-t-il ajouté. Pour rappel, Les Comores revendiquent la souveraineté de Mayotte depuis que le département a décidé de rester dans le giron de la France. “La clé de la crise mahoraise est à Paris, pas à Moroni“, a conclu Mohamed Soeuf Elamine.