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Le magazine “Foreign Policy” a révélé le 2 mars dernier que la police chinoise utilise des techniques d’intimidation envers les membres de la communauté ouïghoure en France. “Marianne” a également pu se procurer ces documents démontrant que la diaspora ouïghoure étroitement contrôlée en Chine, est la cible d’une vaste campagne de surveillance.

C’est une campagne de surveillance mondiale qui n’épargne pas la France. Vendredi 2 mars, le magazine Foreign Policy a révélé que la police chinoise demande aux membres de la diaspora ouïghoure résidant en France – une communauté turcophone à majorité musulmane originaire d’une région au nord-ouest de la Chine – des informations personnelles sur leur travail, leurs études, leurs photos, et leurs papiers d’identité. Marianne a pu à son tour obtenir des documents de ces demandes intrusives de la police chinoise sur le sol français.

Les Ouïghours sont l’ethnie la plus importante reconnue par le gouvernement chinois. Un peu moins de 10 millions d’entre eux sont concentrés dans le Xinjiang (“nouveau territoire”, en mandarin) au nord-ouest de la Chine, une région majoritairement musulmane que cette communauté appelle le Turkestan oriental. Des mouvements révolutionnaires pour un Turkestan oriental libre agitent la région depuis de nombreuses décennies. Alors que la répression de Pékin se faisait toujours plus pressante, une émeute a éclaté en 2009, faisant 156 morts.

Depuis, au nom de la lutte contre le terrorisme, les autorités mènent une grande campagne de surveillance des Ouïghours en Chine, utilisant des moyens toujours plus sophistiqués pour étendre leur contrôle sur la communauté. Reconnaissance faciale, récolte d’ADN, caméras de surveillance hyper-performantes à chaque coin de rue : dans le Xinjiang, Big Brother prend une tournure très high-tech. Cela fait maintenant près d’un an que la police chinoise semble déterminée à exporter ces pratiques hors de ses frontières, et à faire un état des lieux très précis de la minorité ouïghoure dans le monde. […]

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Marianne

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