En colère, des enseignants du 93 en grève ont occupé ce lundi 19 mars la Maison d’éducation de la Légion d’honneur à Saint-Denis. Leur revendication principale : obtenir plus de moyens matériels et humains pour les établissements du département. Ils promettent d’autres actions. Reportage.
Le lieu de la première action de cette semaine de mobilisation des enseignants du 93 n’a pas été choisi au hasard. Rendez-vous a été donné devant la Maison d’éducation de la Légion d’honneur. “Alors que d’autres établissements manquent de moyens, de postes, de remplaçants, avoir en plein milieu de Saint-Denis un établissement réservé à l’élite, c’est un symbole de l’inégalité”, affirme Camille Moro, professeur d’histoire-géographie au lycée Pablo-Neruda de Pierrefitte-sur-Seine et adhérente SUD éducation.
D’abord éparpillés aux alentours de l’Hôtel de ville de Saint-Denis, plusieurs dizaines de manifestants emmitouflés se rassemblent pour l’ouverture des portes de la Maison d’éducation de la Légion d’honneur à 8h. Plusieurs d’entre eux parviennent à s’engouffrer à l’intérieur en même temps que les élèves. Quelques enseignants maintiennent la porte ouverte tandis que d’autres déploient des banderoles devant l’entrée. A l’intérieur, au milieu des protestations du personnel, une cinquantaine d’enseignants passe la loge du gardien et se rassemble dans une cour à la pelouse enneigée, encadrée par d’imposants bâtiments classés monuments historiques. “Nous avons décidé en Assemblée générale d’un appel à la grève reconductible et de plusieurs actions à mener cette semaine. Ceci est la première de ces actions“, annonce Boris Tavernier, professeur de français à Bagnolet et un des coordinateurs de la manifestation.
“Les enfants de la Légion d’honneur ne sont pas plus exceptionnels que ceux à qui je fais cours” (…)