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La police, les services sociaux et la municipalité de la petite ville de Telford (Shropshire) de 170.000 habitants, dans le centre de l’Angleterre, ont-elles failli dans la lutte contre un vaste réseau pédophile ? C’est l’accusation que porte en tout cas  le « Sunday Mirror », dont l’enquête, publiée la semaine dernière, a suscité tant d’émois qu’elle a contraint Theresa May à réagir devant la Chambre des communes.

Alors que des hommes d’origine indo-pakistanaise ont exploité sexuellement à grande échelle jusqu’à 1.000 victimes, selon le « Mirror », et sur une longue période, depuis les années 1980, des jeunes filles surtout issues de la classe ouvrière blanche de la ville, les autorités locales ont tardé à s’attaquer au problème. Et elles ne l’ont pas réglé.

Ont-elles eu peur d’être taxées de racisme ? Lorsque la députée conservatrice de la circonscription, Lucy Allan, a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la clarté sur l’affaire, elle se serait en tout cas vu reprocher d’attiser les tensions interraciales en pointant la responsabilité du gang indo-pakistanais. […] Le superintendant de la police locale, Tom Harding, a depuis contre-attaqué. Niant avoir eu peur des accusations de racisme, il a contesté que les agresseurs soient indo-pakistanais, soulignant que leurs origines reflétaient, « à proportion, le profil de la société ». […]

Les accusations du « Mirror » sont accablantes. « En dépit de cas similaires dans les villes de Rochdale et de Rotherham, les autorités de Telford ont échoué à démanteler le réseau des agresseurs », assène le journal. Selon lui, des travailleurs sociaux étaient non seulement au courant de certains faits dès la fin des années 1990, soit au moins dix ans avant que la police ne se décide enfin à lancer, de 2010 à 2012, une vaste opération pour s’attaquer au problème. Mais les viols ont aussi continué depuis l’opération en question, qui a permis d’identifier plus de 100 victimes potentielles entre 2007 et 2009 et jusqu’à 200 auteurs… mais de ne procéder qu’à sept arrestations (dont le chef du gang, Mubarek Ali, condamné à vingt-deux ans de prison). Et la police aurait refusé à cinq reprises d’ouvrir une enquête […]

Les Echos

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