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Alexandre del Valle a publié jeudi un volumineux essai, dans lequel il décrit la «stratégie d’intimidation» des islamistes pour soumettre l’Occident. Le lendemain, une nouvelle attaque terroriste ensanglantait la France. Il revient longuement sur ses thèses dans un entretien au FigaroVox.

Géopolitologue, docteur en histoire contemporaine, consultant et essayiste, Alexandre del Valle est professeur de géopolitique et de relations internationales. Il vient de publier La Stratégie de l’intimidation, du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct (éd. L’Artilleur, mars 2018).

L’islamiquement correct est le résultat d’une intimidation physique et psychologique qui pousse à céder devant le fanatisme.

Il est stupide de réduire la menace islamiste au seul terrorisme jihadiste, qui n’est que l’avant-garde, la face émergée de l’iceberg.

À Trèbes, dans l’Aude, un homme a tiré sur des CRS avant d’abattre plusieurs civils dans un supermarché. Dans votre livre, vous insistez sur la dimension idéologique de tels actes ?

Oui, et cela ne fait aucun doute pour tous les spécialistes du terrorisme: ce serait une erreur fondamentale d’analyse que de réduire le terrorisme au profil psychiatrique de ses petits soldats. Car en dernier ressort, ceux-ci sont mus par une idéologie très puissante, capable de pousser un homme à sacrifier sa propre vie pour le suprématisme islamiste. Les théoriciens de cette idéologie ne sont ni des individus isolés ni des déséquilibrés, mais des intellectuels dont le rayonnement à travers le monde est immense.

Le cri des jihadistes, que, selon certains éléments, Redouane Lakdim aurait également poussé vendredi matin, est «Allah akbar», Dieu est le plus grand. Ce cri nous fait remonter toute l’histoire des conquêtes musulmanes, et jusqu’au prophète Mahomet lui-même! Il rappelle la continuité historique et civilisationnelle entre le jihadisme et l’islam. […]

L’islamiquement correct est donc devenu l’épicentre de la culture de l’excuse, le fruit le plus mûr du «complexe occidental». Pareille capitulation des Occidentaux face à la stratégie de conquête des pôles islamistes néo-conquérants est d’autant plus perverse qu’elle est présentée comme un gage d’antiracisme. Pour le dire autrement, l’islamiquement correct des «coupeurs de langue» (ceux qui font taire les soi-disant «islamophobes» qui osent critiquer l’islam et l’islamisme) est renforcé par la crainte suscitée par les «coupeurs de tête» (les jihadistes, qui rappellent de façon fort persuasive à quel point il est dangereux de critiquer l’islam). […]

L’Université d’Al-Azhar, la plus prestigieuse du monde sunnite, n’a jamais excommunié les jihadistes, alors qu’elle a déclaré «apostats» nombre de libéraux. […]

L’histoire des conquêtes islamiques montre que c’est toujours la dissension interne et la faiblesse des dirigeants qui ont permis à l’islamisme conquérant de prospérer: nous devrions réfléchir aux conséquences funestes de la nouvelle guerre froide entre l’Occident et la Russie.

Le Figaro

Merci à valdorf

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