Extraits de l’éditorial du Monde du 24 mars 2018 sur le djihadisme intitulé : “Djihadisme : un projet et une idéologie mortifères”.
L’attentat commis vendredi 23 mars, qui a fait quatre morts et quinze blessés, prouve que, malgré les défaites de l’EI en Syrie et en Irak, la lutte contre le djihadisme doit se poursuivre, en France.
Trois ans après les terribles attentats de Paris, contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher puis le Bataclan, deux ans après la tuerie de la promenade des Anglais à Nice, l’assassinat du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray et celui de deux policiers à Magnanville, l’on pouvait espérer que la menace du terrorisme djihadiste s’était estompée. L’on pouvait croire que la défaite militaire de l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, en 2017, face à la coalition internationale, dont la France était partie prenante, aurait coupé les racines de la « guerre sainte » que le djihadisme voulait porter contre l’Occident en général et la France en particulier.
L’attentat commis, vendredi 23 mars, dans la banlieue de Carcassonne (Aude), les quatre morts et les quinze blessés qu’il a laissés derrière lui avant que le terroriste qui en était l’auteur ne soit abattu par les forces de gendarmerie, démontrent, hélas, qu’il n’en est rien. L’EI a perdu une bataille en Syrie et en Irak. Mais le djihadisme, lui, n’a pas renoncé à la guerre contre les « infidèles », les « juifs », les « croisés » et contre les libertés des sociétés démocratiques qu’il exècre. […]
Ce combat passe également par l’organisation de l’islam de France. Il est urgent de l’encourager à dénoncer vigoureusement le djihadisme – cette maladie dégénérative de l’islam –, de lui donner les moyens de l’isoler, avant de l’éradiquer. Cette entreprise, annoncée par le président de la République, est complexe. Mais elle doit être menée sans relâche. C’est une des clés de la sécurité du pays.