C’est une triste première pour le Diaconat protestant en Drôme-Ardèche. L’une de ses salariées a porté plainte pour harcèlement et violence contre un réfugié irakien qu’elle accompagnait. Le suivi humain aurait dérivé en passion amoureuse non réciproque…
Ce « comportement inadapté à l’égard d’un professionnel », comme le qualifiait hier la présidente du tribunal de Valence, a débouché le 20 février sur une bousculade, en public, entre le réfugié et celle qui suivait son dossier pour “Insertion réfugiés”, une branche du Diaconat protestant. C’est à ce moment-là que la direction de l’association a découvert la situation : depuis plusieurs mois, la salariée aurait reçu des messages de l’homme de 27 ans arrivé dans la Drôme en avril 2017, à Romans. Une agression aux conséquences physiques limitées mais aux blessures morales profondes et une agression qui ont obligé la victime à refuser d’être présente hier à l’audience selon son avocate, Me Typhaine de Renty.
« Une vie faste » en Irak avant de « fuir Daech »
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Hier, faute d’avocat commis d’office – mouvement de grève oblige -, le jeune Irakien, qui parle mal le français malgré ses 200 heures d’apprentissage, a demandé, pour préparer sa défense, un renvoi. Accepté par le tribunal à une condition : qu’il soit incarcéré « pour garantir sa présence » à la prochaine audience, le 27 avril. Car à cause des faits qui lui sont reprochés, il devra quitter le studio le 3 avril, le Diaconat protestant arrêtant l’accompagnement… Presque en pleurs, l’homme est sorti du tribunal menotté.