Rome est placée sous haute sécurité tous les ans mais “cette année peut être plus que les années précédentes”, explique François Beaudonnet, correspondant à Rome. Pour cause : “Le récent attentat de Trèbes et puis le ministre de l’intérieur a dit que le risque d’une attaque terroriste en Italie n’avait jamais été aussi forte.”
Des milliers de policiers ont été mobilisés. Le centre ville sera quadrillé. Des tireurs d’élites seront sur les toits “parce que des centaines des milliers de fidèles et de touristes sont attendus ».
Le correspondant revient également sur les récentes arrestations de présumés djihadistes alors que l’Italie est un des rares pays européens à ne jamais avoir été touché par un attentat islamiste.
« La menace de terrorisme islamiste n’a jamais été aussi forte en Italie » estime le ministre sortant de l’Intérieur, Marco Minniti. Il appuie ses propos sur le résultat d’enquêtes menées dans différentes régions du pays. Ces enquêtes ont conduit, notamment, à l’incarcération de l’imam de Foggia, ville située dans les Pouilles, et à celle d’un jeune italo-marocain, présenté comme l’auteur du premier texte pro Daech rédigé en italien. L’inquiétude demeure alors que le pays n’a encore jamais été frappé par un attentat lié au terrorisme islamiste.
Les résultats des enquêtes menées depuis plusieurs mois du nord au sud du pays démontrent clairement que l’Italie a accueilli sur son sol des personnes qui se sont radicalisées. Par exemple Foggia, située dans les Pouilles, est une ville du sud connue pour abriter, à ses portes, l’un des plus grands camps de migrants d’Europe. Ce camp est régulièrement démantelé, mais jusqu’à présent, il a toujours été reconstruit, car il est très proche des champs de tomates où les migrants sans-papiers sont exploités. Or l’imam qui a été arrêté, et incarcéré, Abdel Rahman, 58 ans, italien d’origine égyptienne, dirigeait le centre islamique Al Daoua à Foggia. Il est soupçonné d’être affilié à Daech et d’avoir endoctriné des enfants âgés de 4 à 10 ans, en les encourageant à tuer des non-musulmans et en leur apprenant à fabriquer des engins explosifs. Ces enfants sont pour la plupart des Marocains scolarisés dans des établissements publics à Foggia. Il faut préciser que le centre islamique Al Daoua n’est pas un cas isolé. Les premières arrestations d’imams radicalisés remontent à 2007.
L’arrestation à Turin d’un italo-marocain de 23 ans
Une arrestation jugée importante a été effectuée, celle d’un italo-marocain de 23 ans. Importante, c’est en tous cas d’après les déclarations du préfet de police de Turin, fondées sur les enquêtes et des écoutes téléphoniques. Ce jeune homme, après avoir été arrêté en 2015 au motif qu’il avait rédigé le premier texte de propagande pro-Daech en italien, menait en apparence une vie normale dans la province Turin. Il habitait chez ses parents qui affirment ne pas être au courant de son endoctrinement et de ses recherches de contacts avec des loups solitaires, susceptibles d’accomplir des actes terroristes. Peu avant son arrestation, hier, il étudiait minutieusement la manière de préparer et d’utiliser des camions bélier. Ce qui, évidemment, est inquiétant.(…)