Alors que le mouvement social ne faiblit pas à Mayotte, le bras de fer entre la France et les Comores s’intensifie. Le gouvernement comorien n’est pas revenu sur sa décision de refuser d’accueillir ceux que l’on appelle « les refoulés de Mayotte ». Considérant qu’ils ne peuvent être considérés en situation irrégulière sur une île comorienne ni rendus responsables de l’atmosphère d’insécurité qui y règne. De son côté la France a réagi en suspendant l’octroi de visas diplomatiques et de service.
Loin de reculer, le gouvernement comorien durcit même sa position en revenant sur la dérogation accordée aux retours volontaires de certains Comoriens décasés à Mayotte, explique Mohamed El-Amine Souef, le ministre des Affaires étrangères. « Les autorités françaises ont décidé de suspendre la délivrance de visas diplomatiques et de service. C’est une surprise pour moi parce que j’ai eu à m’entretenir au téléphone avec le ministre des Affaires étrangères. Il m’a paru ouvert pour le dialogue. Par rapport aux gens qui ont émis le souhait de rentrer volontairement de Mayotte, cette dérogation n’est plus d’actualité tant que cette mesure qui est prise par la partie française tient toujours. »
Une délégation d’élus, députés, maires, conseillers des îles, a déclaré officiellement son soutien et sa solidarité avec les actions du gouvernement par le truchement du député Nassimou Ahamadi. « C’est important, c’est un sursaut national. Il n’y a pas de distinction. I n’y a pas d’élus de l’opposition et d’élus de la majorité présidentielle. Tous les élus unis main dans la main : et les députés et les conseillers des îles, et les maires et les conseillers municipaux sont venus dire non à la France. »
Mohamed El-Amine Souef et Jean-Yves le Drian, les ministres comorien et français des Affaires étrangères ont prévu de se rencontrer dans quelques jours.