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La mise au jour, en Normandie, d’ossements humains vieux de 200.000 ans permet de mieux comprendre l’histoire et le mode de vie des Néandertaliens.

L’homme de Tourville est le plus vieux Normand jamais découvert! Plus sérieusement, il est extrêmement rare de trouver de tels fossiles en Europe du Nord. En l’espace d’un siècle, ce fragment de bras gauche est seulement le troisième fossile de pré-néandertalien recensé pour toute l’Europe du Nord-Ouest. Auparavant, seuls deux crânes avaient été retrouvés en France, à Biache-Saint-Vaast, dans le Nord-Pas-de-Calais. Autrement, la majeure partie des fossiles de la lignée néandertalienne datant de cette période ont été découverts en Angleterre et en Allemagne. La rareté de ces découvertes fait de celle de Tourville un événement extrêmement important.

Ce sont également les premiers os longs (23 centimètres pour l’humérus) que l’on exhume dans cette aire géographique pour cette période, c’est-à-dire il y a 200.000 ans. Ce spécimen vient donc étoffer les données, extrêmement rares, que l’on possède sur ces fossiles européens. À ce titre, l’individu de Tourville représente une découverte majeure documentant l’histoire de la lignée néandertalienne.

En effet, cette découverte est extraordinaire par sa rareté. Nous avions déjà des renseignements sur la morphologie du crâne de cette lignée nord-européenne, mais l’on ne savait rien du corps de ces hommes. Aujourd’hui, on peut avoir une idée plus précise de la morphologie de ces individus. On a eu de la chance, car le contexte sédimentaire de fond de vallée a été favorable à la conservation des ossements. Un peu à la manière de Pompéi, les carcasses d’animaux et les ossements de l’homme de Tourville ont été « pétrifiés », recouverts de façon rapide par les sables fluviaux de la Seine. Ce processus a permis de conserver les ossements dans d’assez bonnes conditions. […]

Journal du CNRS

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