Si vous déroulez le CV de footballeur de Lacina Traoré, attaquant de l’AS Monaco prêté à Amiens cette saison (16 matchs, aucun but), vous trouverez des passages en Russie ou en Roumanie, à la fin de la précédente décennie, et même la trace des clubs qui l’ont révélé en Cote d’Ivoire, le Stade d’Abidjan et l’ASEC Mimosas.
Mais pas de l’ES Abobo. Pourtant, ce mardi, le président de ce club de la banlieue d’Abidjan, Ibrahim Koné, a jeté un pavé dans la mare en assurant à nos confrères de RFI que Lacina Traoré a profité de son passage au Stade d’Abidjan pour changer d’identité et d’âge.
« En 2005, j’ai recruté Lacina Traoré qui s’appelait à l’époque Traoré Ménéné. Ensuite il a été recruté au Stade d’Abidjan. Et à ma grande surprise, il avait changé d’âge et de prénom. Voilà 13 années que le problème persiste. (…) Ce n’est pas juste sportivement et c’est pourquoi je porte plainte », a lancé M. Koné.
Des clubs conscients de ce genre d’abus
Le dirigeant a en effet porté plainte auprès de la fédération ivoirienne puisque ce changement d’identité prive son club d’indemnités de formation à chaque transfert du joueur dépassant les 2 mètres sous la toise. Il considère que l’ES Abobo doit bénéficier de sa part en tant que club formateur.
Ces pratiques, qui peuvent s’apparenter à du trafic d’êtres humains, touchent des milliers de jeunes footballeurs essentiellement issus d’Afrique et pour qui l’Europe du football, ses clubs structurés et l’argent présent représentent une possibilité de considérablement s’élever dans la société. Aussi, ils sont parfois prêts à se doter d’une nouvelle identité, avec un âge inférieur, pour dégager une plus grande maturité et une aisance balle au pied face à des joueurs plus jeunes.
(Merci à MarcelVincent)