Pierre Arditi est viscéralement de gauche. L’acteur l’a suffisamment répété ces quarante dernières années pour qu’on ne lui fasse pas l’offense de mettre en doute cet étendard qu’il aime à porter. « Je trouve tout à fait normal, que moi gagnant bien ma vie, j’aide ceux qui la gagnent bien moins que moi », expliquait-il encore en mars 2017, auprès de Marc-Olivier Fogiel, sur France 3. Un homme de gauche, donc… qui manifeste une certaine idée de la façon dont il doit être traité, notamment par les chauffeurs de taxi.
Ce lundi 2 avril, Pierre Arditi, invité de l’émission Boomerang sur France Inter, revendique en effet, sans qu’on lui pose la moindre question sur le sujet… d’être désagréable avec les taxis qui ont l’outrecuidance de ne pas lui ouvrir la portière. Tout part d’une longue tirade d’Augustin Trapenard, le présentateur, sur la signification du mot « Bonjour ». Le journaliste finit par demander à l’acteur ce que signifie son « bonjour » à lui. La réponse est étonnante : « Il a des intonations différentes selon que la personne devant laquelle je me trouve est aimable, au sens du XVIIIe, ou non. Ça peut contenir une humeur désagréable, je ne sais pas moi, quand le taxi n’ouvre pas la portière. Alors je dis « bonjour » mais c’est beaucoup plus sec. » (A écouter sur le site de France inter à partir de 2:10) [Note de LPF: 1:33 en réalité)
“Gauche caviar”, au sens de 2018
Le comédien se fend donc, en l’espace de cinq secondes, d’une référence à la cour du roi du XVIIIe siècle et à l’affreux affront qu’un taxi lui fait quand il ne se précipite pas pour l’inviter, geste à l’appui, à pénétrer dans son automobile. Tournerait-il actuellement un film sur l’Ancien régime ? (…)