Samedi 31 mars, l’Aquarius, le navire de sauvetage de l’ONG SOS Méditerranée, qui vient en aide aux migrants en détresse en Méditerranée, patrouille au large des côtes libyennes. L’équipe de sauveteurs reçoit un appel du centre de coordination des secours de Rome qui lui signale la position d’une embarcation surchargée en détresse. Une heure plus tard, l’Aquarius, arrivé sur les lieux où évolue le canot pneumatique, reçoit l’ordre du centre de secours de ne pas intervenir, cette opération relevant de la compétence des garde-côtes libyens. La vedette Al Khifra 206 des garde-côtes libyens, en route vers la position, mais encore éloignée, reçoit la même information simultanément via radio.
L’Aquarius reçoit l’ordre de rester à distance
Une fois l’autorisation des garde-côtes libyens acquise, l’Aquarius lance ses deux canots de sauvetage et commence la distribution des gilets de sauvetage. 39 personnes, dont un nouveau-né, des femmes enceintes et de nombreux enfants avec leurs parents seront transférés sur l’Aquarius tandis qu’environ 90 personnes sont interceptées par les garde-côtes Libyens et renvoyées en Libye. L’Aquarius reçoit l’ordre de rester à distance pendant l’interception. “Ce n’est pas conforme au droit international, s’indigne Sophie Beau, directrice et co-fondatrice de SOS Méditerranée. La Libye n’est pas un pays sûr : les migrants y sont en proie au trafic humain. Pour nous, ce n’est pas acceptable.”
“Les conditions actuelles de sauvetage en mer, toujours plus compliquées et avec des transferts de responsabilité confus et périlleux pendant les opérations, sont inacceptables”, a estimé Francis Vallat, le président de SOS Méditerranée France.
En effet les bateaux de sauvetage “se retrouvent contraints à négocier au cas par cas, en pleine mer, en situation d’urgence et de tension dangereuse, l’évacuation de personnes en détresse”, ajoute-t-il, en déplorant une nouvelle fois que “le renvoi des personnes en détresse vers la Libye est priorisé au lieu de leur mise en sécurité”.
(Merci à Jidji)