La langue, Abdellah Boudour l’utilise comme un moyen de mieux armer les jeunes des quartiers populaires. “Je veux que ces jeunes-là, demain, ils aient ce bagage, ce savoir de vocabulaire, qu’ils sachent adapter, utiliser les mots au bon endroit, mieux s’exprimer et aussi mieux défendre leurs idées”, explique-t-il. À Sannois (Val-d’Oise), c’est Jules Verne qui remporte la mise pour cette 128e dictée. Cinq ans qu’Abdellah Boudour en organise dans toute la France, toutes générations et origines sociales confondues. Un moment fédérateur. Changer l’image des quartiers : voilà le but de ce “Bernard Pivot du ghetto“, comme on le surnomme.
Cela fait 32 ans qu’Abdellah Boudour arpente le quartier du Val d’Argenteuil-Nord (Val d’Oise). Il n’a rien connu d’autre, un véritable enfant de la dalle. “C’est chez moi, c’est le quartier, là où on a grandi, là où on est le plus à l’aise”, explique celui qui est président de Force des mixités et organisateur de “La dictée pour tous”. Plus jeune, il préfère le foot à l’école. C’est son père, chauffeur de poids lourds, qui l’initie aux dictées. Une tradition qu’il perpétue aujourd’hui.